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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/241

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6. Pour les compoſitions des raiſons, nommez-les comme il vous plaira, mais vous voyez clairement ſur voſtre monocorde, comment vne dixiéme[1] majeure ſe peut diuiſer en vne octaue[2] & vne tierce 5 majeure.

Pour les neiges, il a vn peu neigé icy au meſme temps que vous marquez, & fait vn peu froid quatre ou cinq iours, mais non pas beaucoup. Mais tout le reſte de cet hyuer, il a fait ſi chaud en ce païs, qu’on 10 n’y a vû ny glace ny neige, & i’auois deſia penſé vous l’écrire, pour me plaindre de ce que ie n’y auois ſceu faire aucune remarque, touchant mes Meteores. Au reſte, ſi M. Gaſſendy a quelques autres remarques touchant la neige, que ce que i’ay vu dans Kepler, 15 & remarqué encore cét hyuer, de Niue ſexangula & Grandine acuminata[3], ie ſeray bien-aiſe de l’apprendre ; car ie veux expliquer les Meteores le plus exactement que ie pourray. Ie vous prie de me conſeruer en vos bonnes graces.

Mersenne avait sans doute signalé à Descartes l’observation par laquelle Gassend termine son Examen Philosophiæ Roberti Fluddi, adressé au Minime, de Charleville, le 4 février 1629. « Scilicet cùm iam nobis Cœlum suas illas aureas stellas inuideat, aer ipse niualeis suas adeo copiose elargitur, vt etiam supersint, quas ipse accipias. Sexangulam seu, vt sic loquar, sexradialem intelligo niuem, quæ vt nuper nobis apparuit, sic depingenda tibi iam est. Cum diuerteremus Sedani, die Ianuarii 29, ea cœpit sub horam à meridie tertiam affatim decidere. Forma erat stellæ cum sex radiis… Absolvebam Karopoli ad Mosam in itinere pridie nonas Februarias, Anno Christianæ eræ vulgaris M.DC.XXIX » (Gassendi Opera, Lyon, i658, t. III, p. 266 ; cf. t. IV, p. 102-103).

  1. Dixiéme] 1. Clers.
  2. Octaue] 8. Clers.
  3. Titre d’un ouvrage de Kepler, publié en 1611.