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140 Correspondance. h, 47*-

fe condenfe, & qui paflent au trauers les chofes les plus dures a , font de mefme fubftance que ceus qui fe voyent & qui fe touchent ; mais il ne les fault pas imaginer comme des atomes, ny comme s'ils auoint quelque dureté, mais comme vne fubftance extrememant fluide 5 & fubtile, qui remplir! les pores des autres cors. Car vous ne me nierés pas que dans l'or & dans les diamans, il n'y ait certains pores, encore qu'ils foyent extre- memant petits ; que fi vous m'auoués auec cela qu'il n'y a point de vuide, comme ie croy pouuoir demonf- 10 trer, vous ferés contraint d'auouer que ces pores font pleins de quelque matière qui pénètre facilemant par tout. Or la chaleur & la rarefa&ion ne font autre chofe que le meflange de cete matière. Mais pour per- fuader cecy, il faudroit faire vn plus long difcours que «5 ne permet l'eftendue d'vne lettre. le vous ay défia dit le femblable de beaucoup d'autres chofes que vous m'aués propofees; mais ie vous fupplie de croyre que ce n'a iamais efté pour me feruir d'excufe, & ne pas defcouurir ce que ie propofe d'efcrire en ma phy- 20 fique : car ie vous affure que ie ne fçay rien que ie tiene fecret pour qui que ce foit : a plus forte raifon pour vous que i'honore & eftime, & a qui i'ay vne infi- nité d'obligations. Mais toutes les difficultés de phy- fique touchant lefquelles ie vous ay mandé que i'auois 2 5 pris parti, font tellemant enchaifnees, & dépendent fi fort les vnes des autres, qu'il me leroit impolfible d'en demonftrer vne, fans les demonftrer toutes enfemble ;

20 ie me propofe.

a. Voir Lettre XVIII, p. 119, 1. 2 et suiv.

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