Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/289

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autres, vous m’auez obligé de leur parler ainſi que vous auez fait.

Ie ne me ſçaurois imaginer qu’en ce que vous me mandez de la duplication du cube, il puiſſe y auoir 5 de quoy s’arreſter vne demie heure. Car ſi on la veut demonſtrer par les ſolides, la choſe eſt poſſible, comme vous ſçauez que i’en ay autresfois fait voir la conſtruction à M. Hardy & à M. Mydorge, laquelle M. Mydorge a fort bien demonſtrée ; mais ſi on la 10 penſe trouuer autrement, il eſt certain qu’on ſe méprend.

M. (Mydorge) a tort, s’il s’offenſe de ce que i’ay plutoſt écrit à M. (Ferrier) qu’àluy ; car ie ſeray bien aiſe qu’il ſçache, que ce n’eſt pas touſiours à ceux que 15 i’eſtime & honnore le plus, à qui i’écris le plus, & que i’ay quantité de proches parens, & de tres-particuliers amis, à qui ie n’écris iamais & qui, ie | m’aſſeure, ne laiſſent pas de m’aimer, d’autant qu’ils ſçauent bien que cela n’empeſche pas que ie ne fuſſe touſiours 20 preſt de les ſeruir, ſi i’en auois les occaſions, & qu’il doit croire le ſemblable ; mais que pour des lettres de complimens, il me faudroit auoir vn ſecretaire à mes gages, ſi ie voulois écrire à tous ceux que i’eſtime, & que ie penſe eſtre de mes amis. I’ay écrit audit ſieur 25 (Ferrier) pour l’inciter à trauailler aux verres, & pour luv donner de petites commiſſions à Paris, deſquelles ie n’euſſe pas voulu importuner Monſieur (Mydorge). I’ay quantité d’amis qui deuroient s’offenſer par meſme raiſon, s’ils ſçauoient que ie veux bien écrire 30 à mon petit laquais, & que ie ne leur écris pas ; & vous meſme vous deuriez vous offenſer de ce que i’ay écrit