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Mais ie penfe que ie pourrois bien maintenant déter- miner à quelle proportion s'augmente la vitefle d'vne pierre qui defcend, non point in vacuo, mais in hoc vero aère. Toutesfois, pource que iay maintenant l'ef-
5 prit tout plein d'autres penfées, ie ne me fçaurois amufer à le chercher, & ce n'eft pas chofe de grand profit. le vous prie de me pardonner fi ie vous écris fi négligemment, & de penfer que mes lettres ne pour- raient eftre fi longues comme elles font, û elles
, eftoient didées auec plus de foin. le fuis,
Mon R. P.
��Page 228, 1. 11. — Cette question préoccupait Mersenne; il en avait écrit à Jean Rey, 1" sept. 1 63 1 : a Vous establissés donc qu'il n'y a rien
» de léger dans la nature, et que la terre va par sa pesanteur s'emparer du
» centre du monde : mais tous ceux qui tiennent qu'elle se meut autour
» du soleil, comme Copernic et la plupart des meilleurs astronomes qui
» viuent, ne vous aduoueront pas qu'elle soit au centre du monde, et tous
» vous nieront qu'il y ait rien de pesant non plus que de léger; car ces
» deux termes s'infèrent ou se détruisent nécessairement. Il n'y a rien de
» pesant absolument parlant, mais seulement eu esgard aux choses
plus légères ou moins pesantes. Et nous ne sçauons pas encore ni ne
» sçaurons jamais, si les pierres et les autres corps vont vers le centre par
» leur pesanteur (que ie pourrois aussi bien appeler légèreté, car ie peux
» dire que le centre de chasque chose estant la plus noble partie comme le
» pépin et le noyau des fruits, que les pierres vont en haut allant vers le
» centre), ou s'ils sont attirés par la terre comme par vn aimant. Au reste
» le centre du monde n'a nulle vertu qui attire plustost la terre que quelque
• autre point du monde; et sans doubte, si Dieu n'eût déterminé son lieu
» par sa pure volonté, si on l'eût mise au lieu où est le soleil ou la lune,
» ou en quelque autre point du monde, elle s'y fût tenue, estant de sa
" nature indéterminée quant au lieu. Et. puis Jordan Brun, qui combat
» auec plusieurs pour l'infinité du monde, vous rauit le centre, qui n'est
» point dans l'infini. » (Essays de Jean Rey, édit. Gobet, 1777, p. 107-9.)
Page 228, 1. 20. — Cette interruption de travail correspond au voyage de Danemarck et aussi à une maladie de Descartes. Beeckman écrit»- en effet, à Mersenne, le 7 oct. 1 63 1 : « D. des Cartes cum quo ante aliquot « dies Amstelrodami pransus sum, ex satis difficili morbo convaluit. » i.Bibl. Nat. fr. n. a. 6206, fol. q3, p. i-3l II est possible que les pre-
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