Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/366

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point que les Eſtoiles ne changent touſiours quelque peu entr’elles de ſituation, quoy qu’on les eſtime fixes) ; après cela qu’il y adjouſtaſt les obſeruations des Cometes, mettant vne petite table du cours de chacune, ainſi que Tycho a fait de trois ou quatre 5 qu’il a obſeruées[1] ; & enfin les variations de l’ecliptique & des apogées des Planetes : ce ſeroit vn ouurage qui ſeroit plus vtile au public qu’il ne ſemble peut eſtre d’abord, & qui me ſoulageroit de beaucoup de peine. Mais ie n’eſpere pas qu’on le faſſe, non plus 10 que ie n’eſpere pas auſſi de trouuer ce que ie cherche à preſent touchant les Aſtres. Ue croy que c’eſt vne Science qui paſſe la portée de l’eſprit humain ; & toutesfois ie ſuis ſi peu ſage, que ie ne ſçaurois m’empeſcher d’y reſver, encore que ie iuge que cela ne, 15 ſeruira qu’à me faire perdre du temps, ainſi qu’il a deſia fait depuis deux mois, que ie n’ay rien du tout auancé en mon Traitté ; mais ie ne laiſſeray pas de l’acheuer auant le terme que ie vous ay mandé.

Ie me ſuis amuſé à vous écrire tout cecy ſans 20 beſoin, & ſeulement afin de remplir ma lettre, & ne vous point enuoyer de papier vuide. Mandez moy ſi M. de Beaune fait imprimer quelque choſe. I’euſle eſté bien aiſe de voir la duplication du cube de Meſſieurs M(ydorge) & H(ardy)[2] auec les liures que vous m’auez 25 enuoyez, & il me ſemble que vous m’auiez mandé qu’elle y ſeroit ; mais ie ne l’y ay point trouuée. Ie ſuis,

Mon R. P.
  1. Liber de cometa, 1603.
  2. P. 175, l. 4.