nous faut contenter de les deuiner à poſteriori, & par leurs effets. Or ie ne trouue rien qui me puſt tant aider pour paruenir à la connoiſſance de cét ordre, que l’obſeruation de pluſieurs Cometes ; & comme vous 5 ſçauez que ie nay point de liures, & encore que i’en euſſe, que ie plaindrois fort le temps que i’emploirois à les lire, ie ſerois bien aiſe d’en trouuer quelqu’vn qui euſt recueilly, tout enſemble, ce que ie ne ſçaurois ſans beaucoup de peine tirer des autheurs 10 particuliers, dont chacun n’a écrit que d’vne Comete ou deux ſeulement[1].
Vous m’auez autresfois mandé que vous connoiſſiez des gens qui ſe plaiſoient à trauailler pour l’auancement des | Sciences, iuſques à vouloir meſme faire 15 toutes ſortes d’experiences à leurs dépens[2]. Si quelqu’vn de cette humeur vouloit entreprendre d’écrire l’hiſtoire des apparences celeſtes, ſelon la methode de Verulamius[3], & que, ſans y mettre aucunes raiſons ny hypotheſes, il nous décriuiſt exactement le Ciel, tel 20 qu’il paroiſt maintenant, quelle ſituation a chaque Eſtoile fixe au reſpect de ſes voiſines, quelle difference, ou de groſſeur, ou de couleur ou de clarté, ou d’eſtre plus ou moins étincelantes, &c. ; item, ſi cela répond à ce que les anciens aſtronomes en ont écrit, 25 & quelle difference il s’y trouue (car ie ne doute
- ↑ Descartes citera plus tard, Principes, III, art. 128 : Lotharii Sarsii Libra astronomica ac philosophica qua Galilæi opiniones de cometis… examinantur (Perusiæ, in-4o, 1619).
- ↑ P. 195, l. 28.
- ↑ Sur « l’histoire des phénomènes », partie importante de la méthode baconienne, voir, à la suite du Novum Organum, Parasceve ad Historiam Naturalem et Experimentalem.