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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/499

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h,35 7 . LXXX. — 14 Juin 1657. 385

5 janvier i63-j). — Descartes aura sans doute écrit cette lettre d'envoi, comme les deux précédentes, le dimanche 14 juin.

Monfieur,

I'ay enfin receu le Priuilege de France que nous attendions, & qui a elle caufe que le libraire a tant tardé à imprimer la dernière feuille du liure que ie 5 vous enuoye, & que ie vous fupplie de vouloir pre- fenter à fon Alteffe*, ie n'ofe dire au nom de l'autheur, à caufe que l'autheur n'y eft pas nommé & que ie ne prefume point que mon nom mérite d'eftre connu d'Elle ; mais comme ayant efté compofé par vne per- 10 fonne que vous connoiffez, & qui eft tres-deuote & tres-affedionnée à fon feruice. En effet, ie puis dire que dés-lors que ie me refolu de quitter mon pais,

6 de m'éloigner de connoiffance 8 , afin de pafTer vne vie plus douce & plus tranquille que ie ne faifois

i5 auparauant, ie ne me fufife point auifé de me retirer en ces Prouinces, & de les préférer à quantité d'au- tres endroits où il n'y auoit aucune guerre, & où la pureté & la fechereffe de l'air fembloient plus propres aux productions de l'efprit b , fi la grande opinion que

jo i'auois de fon Alteffe ne m'éuft fait extraordinaire- ment fier à fa protection & à fa conduite. Et depuis ayant ioùy parfaitement du loifir & du repos que i'auois efperé trouuer à l'ombre de fes armes, ie luy en ay très-grande obligation, & penfe que ce liure qui

2 s ne contient que des fruits de ce repos, luy doit plus particulièrement eftre offert qu'à perfonne. C'eft

a. de mes cqnnoissances. Exemplaire de l'Institut.

b. Cf. plus haut lettre XXXIII, 5 mai i63i (p. 203-204).

Correspondance. I. 49

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