Quant à l’exemplaire des Lettres de Descartes, enrichi des notes de Legrand, de Baillet et sans doute de Marmion, il a d’abord appartenu à Montempuis, Recteur de l’Université de Paris (10 octobre 1715 — 10 octobre 1717), dont les livres, légués à la Bibliothèque de cette Université, en constituèrent le premier fond : les trois volumes portent encore le cachet en noir de « Montempuis, Université de Paris ». De là ils passèrent à la Bibliothèque de l’Institut, lors de la fondation ; ils en portent aussi le cachet en rouge, qui date de la première République, et c’est dans cette Bibliothèque qu’on peut encore les consulter aujourd’hui.
Or l’exemplaire de l’Institut nous apprend que M. de La Hire avait fait un classement des lettres de Descartes à Mersenne. Baillet rappelait seulement dans sa Préface, p. xxxiv-xxxv, « les bontez particulières de M. de La Hire, qui a eu la patience », dit-il, « de vouloir lire ces lettres avec nous, de nous faire remarquer leurs différences d’avec celles qui sont imprimées, et de nous communiquer celles qui n’avoient pas encore vû le jour. » Et dans son ouvrage il cite mainte fois les lettres de Descartes à Mersenne, avec leurs dates, sans autre indication. Mais dans l’exemplaire de l’Institut, on trouve, outre les mêmes dates écrites à la main, des numéros pour la plupart d’entre elles, et l’indication est uniformément celle-ci : « voyez la 21e (ou la 35e, ou la 50e, etc.) de M. de La Hire. » Celui-ci avait donc non seulement classé les lettres à Mersenne suivant l’ordre chronologique, il les avait aussi numérotées. Et même le numérotage est double : une première fois, il commence par les lettres les plus récentes et remonte en sens contraire de l’ordre chronologique ; la seconde fois, il suit cet ordre, et va en descendant, comme il convient, à partir de la lettre la plus ancienne. Les autographes assez nombreux, qui nous restent de cette collection, portent, au bas de la première page et à gauche, un numéro qui est souvent celui du classement à rebours. Ainsi la lettre XV du t. III, p. 100, édit. Clerselier, est indiquée dans l’exemplaire de l’Institut comme