Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/576

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

462 Correspondance.

il s'en alloit dard, s'il ne l'eft de longtemps, Mon- fieur; ce que ie vous prie très humblement d'excufer, & de croire que vous me tenez de nouueau dans vne obligation û eftroite, qu'il n'y a forte de feruices de mon pouuoir que ie ne penfe vous debuoir, tant que 5 ie deburay cefle vie a Dieu, que ie prie de vous inf- pirer a faire continuellement part au monde de vos efcrits, puifqu'a vue d'œil ils font deftinés a le net- toyer d'vn déluge vniuerfel d'erreurs & d'ignorance. Au refte, Monfieur, ie preuoy qu'en ne pouuant me 10 taire de ce que ie pofTede de fi précieux de voftre main, on m'en fera chaudement lamour de tous coflés. Il refte qu'il vous plaife me commander com- ment iauray a m'y comporter; car i'aduoue qu'il me faicl mal, non feulement de faire part a vn chacun de i5 ce que ie chéris plus que toute autre chofe, mais auffi de veoir comme le monde a accouftumé de fe ietter foudainement dans les imprimeries, auecq ce qui, partant de la main de l'autheur en bonne forme, ne parle par la leur que difforme & défiguré. Il eft vrai 20 que i'incline a la defenfe de toute communication, par la ialoufie que ie viens de vous confefTer; mais vos interefts y ont beaucoup de part. Audi feront-ils toufiours les miens. C'eft tout ce que i'ay de com- pliment en voftre endroit, mais il perdra ce nom aux 2 5 occafions & s'accomplira d'effe6t partout ou i'auray moyen de vous faire cognoiftre que ie fuis plus que perfonne,

Monfieur, &c. le penfe vous auoir promis, ou bien ie promets en- 3o

�� �