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core, de ne vous interrompre plus en ces haultes & immortelles penſées, que vous allez filant de iour a autre pour le bien de l’vniuers ; mais après vous auoir oſé demander trois fueillets, i’ay bien le cœur encore a 5 vous prier de me dire quelque iour en trois lignes a quoy vous en elles, ſi la plume accompagne le raiſonnement, & ſi vous lairrez viure aprés vous le moyen de viure plus que nous ne faiſons & ne deurions pour bien étudier vos leçons.

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A la Haye, ce 23 de nouembre 1637.


XCVI.
Fermat a Mersenne.
[Toulouse, novembre 1637 ?]
Copie MS., Bibliothèque Nationale, fr. n. a. 3280, fol. 29-34.

Variantes d’après le texte de Clerselier, t. III, lettre 40, p. 178-186. — La copie que nous suivons a été prise par Despeyrous sur celle que Clerselier avait faite de sa main et qui est conservée à la Bibliothèque impériale de Vienne. — La Lettre de Fermat réplique à celle de Descartes du 5 octobre 1637 (ci-avant XCI), et Descartes la réfutera par une lettre adressée à Mydorge (ci-après CXI). Mersenne ne l’envoya en Hollande que le 12 février 1638 ; c’est sans doute le motif qui a fait indiquer, sur l’exemplaire de l’Institut, la date du 25 janvier 1638. En réalité, la date est passablement incertaine. Mersenne dut garder par devers lui cette lettre de Fermât plus ou moins longtemps, de même qu’il avait fait pour la première (ci-avant LXXII) ; il est en effet tout à fait invraisemblable que Fermat, dans une lettre qu’il savait (voir le no 17) devoir être envoyée à Descartes, n’eût pas fait au moins une allusion élogieuse à la Géométrie, s’il l’avait déjà entre les mains. Or il dut (voir l’argument de la lettre XCVIII ci-après) la recevoir au plus tard en