rentré à Amsterdam. L’indication de la lettre précédente (p. 480, l. 1-2), qu’il a trouvé un Viete « icy par hazard », peut le faire croire ; mais elle est trop vague pour permettre une conclusion assurée, car icy peut simplement signifier en Hollande. D’un autre côté, il y a de sérieuses raisons pour placer en janvier ou février 1638 les Lettres CII et CVI ci-après, et l’on verra que ce n’est point d’Amsterdam que Descartes les adresse à Huygens.
En tous cas, la prochaine lettre, fixement datée, de Descartes pour Paris sera celle du 31 mars 1638, un mercredi (jour du courrier par Harlem ?), tandis que nous aurons ensuite une lettre du 3 mai, un lundi (par Amsterdam ?). D’autre part, pendant la même période, Mersenne parait aussi écrire par diverses voies (notamment par l’intermédiaire de Jan Maire, le libraire de Leyde), et ses lettres semblent subir des retards très variables, soit par suite de la saison, soit parce que Descartes, à la campagne, dépendait, pour son courrier, d’intermédiaires plus ou moins diligents.
Sous réserve des motifs de doute ci-dessus indiqués, nous avons cru pouvoir, afin de préciser les idées, maintenir néanmoins jusqu’au 31 mars 1638 l’hypothèse de l’emploi exclusif par Descartes du courrier d’Amsterdam, partant le lundi. Dans ces conditions, la fixation de la date de la présente lettre et de la suivante, qui y était jointe, repose sur la donnée que voici : Descartes sait que les exemplaires de son livre sont enfin mis en vente à Paris ; c’est la nouvelle des derniers jours de l’année 1637 (voir la note qui suit la présente lettre). On pourrait donc à la rigueur remonter jusqu’au 20 ou au 27 décembre 1637 ; mais si la lettre n’a pas subi de retard, elle est au plus tôt du 4 janvier, au plus tard du 21, car il ressort de la lettre CXII ci-après que Mersenne ne l’avait pas encore reçue le 8 janvier, qu’il l’avait au contraire entre les mains le 8 février.
En tout cas, Descartes annonce avoir reçu, huit jours avant, un écrit de Fermat (Methodus ad disquirendam maximam et minimam. Œuvres de Fermat, t. I, 1891, p. 133-136), tandis qu’il n’a pas encore entre les mains un paquet envoyé en même temps et qui contenait l’Isagoge ad locos pianos et solidos (Œuvres de Fermat, t. I, p. 91-110). Il est d’ailleurs possible que l’envoi du premier écrit ait été annoncé par Mersenne dans une lettre antérieure. Il n’est pas douteux enfin que c’est seulement après avoir vu la Géométrie de Descartes, dont il ne connaissait auparavant que la Dioptrique, que Fermat pria Carcavi, dépositaire de ses écrits, de remettre à Mersenne, pour les faire envoyer à Descartes, les deux opuscules précités. C’est donc bien dès décembre 1637, et non en janvier 1638,