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produise la note qui signale la distinction de ces deux morceaux. Ailleurs la 24e de La Hire, du 19 juin 1639, imprimée par Clerselier comme deux lettres différentes (XXVIII et XXIX, t. II, p. 171 et 174), l’est de même encore par Cousin (t. VIII, p. 128 et 132), et, qui pis est, la seconde moitié avant la première, bien qu’il reproduise la note qui signale cette transposition ainsi que l’unité des deux morceaux en une seule et même lettre. Enfin, par une singulière inadvertance, une lettre imprimée par Clerselier, la CVIIe, t. II, p. 503, ne se trouve pas dans l’édition Cousin ; en revanche, la série des douze lettres entre Clerselier, Fermat, Cureau de la Chambre, etc., de 1658 à 1662, au t. III, p. 198-298, se trouve deux fois dans l’édition Cousin, t. VI, p. 410, et t. X, p. 389.

Cette édition a fait loi pendant près de trois quarts de siècle. On a eu plus de confiance en elle que Cousin n’en avait lui-même dans les notes manuscrites qu’il reproduisait ; il ne suivait qu’avec hésitation son guide inconnu, et il a été suivi aveuglément. Combien il lui eût été facile cependant de s’assurer de la provenance de ces notes, et que de peine il eût épargné ainsi aux éditeurs à venir ! En consultant l’exemplaire de l’Institut, au lieu de s’arrêter au cachet de la première page, où il lisait ces mots : Université de Paris, Montempuis, ce qui ne le faisait pas remonter plus haut que la première moitié du xviiie siècle (Montempuis ayant été Recteur, du 10 octobre 1715 au 10 octobre 1717), que ne s’attachait-il plutôt à ce nom de La Hire, qui revenait à tant de pages, et que ne lisait-il la Préface de Baillet en 1691, où il aurait retrouvé ce même nom de La Hire, joint à celui de l’abbé Legrand ? Là il aurait vu que tous deux, La Hire et Legrand, ont eu entre les mains les originaux des lettres à Mersenne, déposées à l’Académie des Sciences. Et sans doute il eût cherché aux Archives de l’Académie cette collection La Hire, qui s’y trouvait encore au complet. Cette fois Cousin les aurait publiées, les sauvant ainsi du vol qui quinze ans plus tard