ques 1632, et d’avril ou mai 1632, et non pas, comme on croyait, de 1633.
Enfin, comme dernière ressource, il nous reste parfois la place même où Clerselier a mis telle lettre sans date ; si elle se trouve entre deux lettres datées, et si, non seulement ces deux lettres, mais bon nombre avant et après sont aussi datées et se suivent les unes les autres, on a bien une série dans l’ordre chronologique. On peut, en ce cas, laisser la lettre sans date entre les deux autres ; c’est là vraisemblablement sa place, en effet, et toutes ses voisines dûment datées garantissent la date qu’elle doit avoir elle-même.
Si l’on osait parfois pousser l’approximation à l’extrême (et pourquoi ne l’oserait-on pas ?), Descartes nous en fournit les moyens. Il avait son jour de correspondance, qui était le jour du courrier. Celui-ci partait de Leyde le lundi, d’Amsterdam le lundi encore ; c’est Descartes lui-même qui nous l’apprend, et comme le même courrier qui emportait ses lettres le soir, lui apportait le matin celles de ses correspondants, il attendait d’ordinaire son arrivée pour expédier le jour même au moins les réponses les plus urgentes ; les autres étaient remises à huitaine, et parfois écrites le dimanche, c’est-à-dire la veille du courrier, pour avoir plus de temps. En marquant donc sur un calendrier tous les lundis de chaque année, entre 1629 et 1650, on trouve que bien des dates, connues maintenant par les autographes, sont en effet des lundis ou des dimanches, et lorsqu’on est à peu près sûr qu’une lettre sans date a été écrite entre deux autres bien datées, il y a des chances pour qu’elle soit d’un lundi intermédiaire, et parfois il n’y en a qu’un.
Telle est l’édition nouvelle des Lettres de Descartes que l’on se propose de donner. Elle ne sera point parfaite, la perfection n’étant plus possible, à cause de la dispersion et de la destruction de tant de papiers du philosophe. Il s’y trouvera sans doute, non seulement des lacunes, mais des erreurs. On aura cependant mis à profit tous les efforts antérieurs, le travail de