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11,266. CCXV. — II Novembre 1640. 257

comme adressée an P. G. {Gibieitf). Elle a sans doute été écrite le même jour pour accompagner l'envoi des Méditations, mais n'a été adressée à Paris que le 2 S' novembre [voir lettre CCXJ'III ci- après).

Monfieur & Reuerend Pere,

L'honneur que vous m'auez fait, il y a plufieurs an- nées^, de me témoigner que mes fentimens touchant la Philofophie ne vous fembloient pas incroyables, & 5 laconnoiffance que iay de voftre finguliere dodrine, me fait extrêmement defirer qu'il vous plaife prendre la peine de voir l'écrit de Metaphyfique, que i'ay prié le Reuerend Pere Merfenne de vous communiquer. Mon opinion eft que le chemin que i'v prens, pour

10 faire connoiftre la nature de l'Ame humaine, & pour demonllrer l'exiftence de Dieu, eft l'vnique par lequel on en puiffe bien venir à bout. le iuge bien qu'il au- roit pu eftre beaucoup mieux fuiuy par vn autre, & que i'auray obmis plufieurs chofes qui auoient befoin

i5 d'eftre expliquées ; mais ie me fais fort de pouuoir re- médier à tout ce qui manque, en cas que i'en fois auerty, & de rendre les preuues dont ie me fers fi eui- dentes & fi certaines, qu'elles pourront eftre prifes pour des demonftrations. Il y manque toutesfois en-

ao core vn poind, qui eft que ie ne puis faire que toutes fortes d'efprits foient capables de les entendre, ny rfiefme qu'ils prennent la peine de les lire auec atten- tion, fi elles ne leur font recommandées par d'autres que par moy. Et d'autant que ie ne fçache perfonne au

î5 monde qui puiffe plus en cela que Meflieurs de Sor-

a. Voir t. I, p. i6.

b, T. I, p. i5i, I 53 et 220.

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