en octobre (voir ci-après le prolégomène de la lettre CCLIII). La probabilité semble donc être que la présente ait été écrite rers le commencement de septembre 1641 (le lundi 2 ?).
Ie vous suis extrêmement obligé de tous les soins
que vous prenez pour moy, & du zele que vous témoi-
gnez auoir pour ce qui me touche ; mais, pour ce que
i'en ay incomparablement moins que vous, ie croirois
commettre vne iniustice, si ie manquois à vous sup-
plier de mépriser entièrement tout ce qu'on vous peut
dire à mon desauantage, & de ne prendre pas seule-
ment la peine de l'écouter ny de m'en écrire. Car
pour moy, il y a si long-temps que ie sçay qu'il y a des
sots dans le monde, & ie fais si peu d'estat de leurs iu-
gemens, que ie serois tres-marry de perdre vn seul
moment de mon loisir ou de mon repos à leur suiet.
Et pour ma Metaphysique, ie cessay entièrement d'y
penser, dés le iour que ie vous enuoyay ma réponse ad
Hyperaspisten[1] ; en sorte que mesme ie ne l'ay pas euë
depuis ce temps-là entre mes mains; & ainsi ie ne puis
répondre à aucune chose de tout ce que vous m'en
écriuiez, il y a huit iours[2], sinon que ie vous supplie de
n'y penser non plus que moy. I'ay fait, en la publiant,
ce à quoy ie pensois estre obligé pour la gloire de
Dieu, la décharge de ma Conscience. Que si mon
destein n'a pas reüssi, & qu'il y ait trop peu de gens
au monde qui soient capables d'entendre mes raisons,