Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/591

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111,625-626. CCLXXXIV. — i^ Octobre 1642. ^79

ait voulu me contredire. Car pour celuy où il dit qu'on ne fçauroit faire des Lunettes d'approche plus parfaites que celles que l'on a defia, il y parle û aduantageufement de moy, que ie ferois de mauuaife 5 humeur, fi ie le prenois en mauuaife part. Il ell vray qu'en plufieurs autres endroits il a des opinions fort différentes des miennes ; mais il ne témoigne pas là qu'il penfe à moy, non plus qu'en ceux où il en a de conformes à celles que i'ay. Et i'accorde volontiers

10 aux autres la liberté que ie leur demande pour moy, qui eft de pouuoir écrire ce que l'on croit élire le plus vray, fans fe foucier s'il eft conforme ou différent de quelques autres.

le trouue plufieurs chofes fort bonnes dans fes trois

i5 Dialogues. Mais pour le fécond, où il a voulu imiter Galilée, ie le trouue trop fubtil. le voudrois bien pourtant qu'on publiaft quantité d'ouurages de cette forte ; car ie croy qu'ils pourroient préparer les ef- prits à receuoir d'autres opinions que celles de l'Ecole,

20 & ie ne croy pas qu'ils peuflent nuire aux miennes.

Aurefl;e, Monfieur, ie vous fuis doublement obligé

de ce que ny voftre afflidion *, ny la multitude des

occupations qui, comme ie croy, l'accompagnent, ne

vous ont point empefché de penfer à moy, & de

25 prendre la peine de m'enuover ce liure. le fçay que vous auez beaucoup d'affedion pour vos proches, & que leur perte ne peut manquer de vous eftre | extrê- mement fenfible. le fçay bien auffi que vous auez l'ef- prit très-fort, & que vous n'ignorez aucun des remèdes

3o qui peuuent feruir à adoucir voftre douleur ; mais ie ne fçaurois m'abftenir de vous en dire vn que i'ay

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