CCCXVIII. — 17 Octobre 1643. 19
les autres de la même collection, adressée à Pollot. Mais le destina- taire n'avait jamais vu Descartes et ne le connaissait que de répu- tation; or on trouve le nom de van Zurck dans la correspondance du philosophe, au moins à partir de juillet i633 [voir t. I, p. 268, l. 24). D'autre part, la lettre suivante (p. 24, l. 4-S) indique bien M. de Graswinckel comme le destinataire de la présente lettre.
Monfieur,
le vous confidere comme vn bon Ange, que Dieu a enuoyé du ciel pour me fecourir*; & pource que c'eft voftre feule vertu qui vous a fait auoir pitié de
5 mon innocence, auant mefme que vous m'euffiez iamais vu, ie me tiens plus affeuré de voftre bien- ueuillance, que fi ie l'auois acquife d'autre façon. Ceft pourquoi ie prens icy la liberté de vous fupplier trez humblement, puifque vous iugez qu'il n'y a que
10 l'authorité de fon Altefle, meùe par l'interceflion de M. rAmbafladeur", qui me puiffe tirer hors des pièges qu'on m'a tendus, de me vouloir tant obliger que d'en parler a l'vn & a l'autre, pour leur faire entendre î'eftat de l'affaire & le grand befoin que i'ay de leur
• 5 aide, & auffy combien il eft équitable qu'ils me fecou- rent. l'en efcris particulièrement a M. l'Ambafladeur b , & luy mande que vous le verrez, & irez auec lui, s'il luy plaid, chez fon Alteffe ; car M. de Pollot m'a fait efperer que vous ne me refuferez pas cette faueur. Et
20 ie feray toute ma vie, Monfieur, &c.
DESCARTES.
Du Hoef en Egmond, le 17 e Octobre 1645 .
a. Gaspard Coignet de la Thuillerie.
b. Lettre perdue.
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