Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/480

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

252

i82 OEUVRES DE Descartes.

par la refiftence qu'ils y trouuent; mais elle ne peut eftre entière- ment efteinteque lors qu'ils font paruenus jufques au centre S; c'eft pourquoy, lors qu'ils arriuent à la terre qui eft vn peu éloignée de ce centre, il leur en reite encore aK&z pour agir contre nos yeux. Et tout de melme, les rayons qui viennent d'Y peuuent eftendre leur ailion jufques à la terre; car l'interpofition du tourbillon AEV ne diminue rien de leur force, linon en tant qu'elle les en rend plus éloi- gne-, pource qu'elle ne leur rejijle pas dauantage, en ce qu'elle fait effort pour aller d'F vers Y, qu'elle leur ayde, en ce qu'elle fait auffi effort pour aller d'F j'ers S. Et le mefme le doit entendre des autres Eftoiles.

i3i. Que les EJloiles ne font peut-ejlre pas aux me/mes lieux oit elles paroijfent. Et ce que c'ejï que le Firmament.

On peut aufli remarquer en cet endroit, que les rayons qui viennent d'Y vers la terre", tombent obliquement fur les lignes A E & VX, lefquels reprefentent les fuperficies qui feparent les tour- billons S, F, Y, les vns des autres, de façon qu'ils y doiuent fouffrir refradion, ô-fe courber. D'où il fuit qu'on ne voit point de la terre toutes les Eftoiles, comme eftant aux lieux où elles font véritable- ment, mais qu'on les voit comme û elles eftoient dans les lignes droites menées vers la terre, des endroits de la fuperficie de nojire Ciel AEIO, par lefquels | paffent ceux de leurs rayons qui viennent à nos yeux ; & peut-eftre aufli qu'on voit vne mefme Ertoile, comme fi elle eftoit en deux ou plufieurs lieux, & ainfi qu'on la comte pour plufieurs. Car, par exemple, les raj'ons de l'EJloile Y peuuent auffi bien aller vers S, en paffant obliquement par les fuperjicies du tour- billon f qu'en paffant par celles de l'autre marqué F, au moyen de quof on doit voir cette EJîoile en deux lieux, àfçauoir entre E & I & entre A & E. Mais, d'autant que les lieux oit fe voyent ainji les Eftoiles demeurent fermes, & n'ont point paru fe changer depuis que les Aftronomes les ont remarquez, il me femble que le firmament n'efl: autre chofe que la fuperficie qui fepare ces tourbillons les vns des autres, & qui ne peut ejlre changée, que les lieux apparens des EJloiles ne changent auffi.

a. Voir planche III.