Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/531

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Principes. — Quatriesme Partie. 2)j

��5S'. De la nature de Fargent vif.

¥a mefmo il y n eu peut-eftre quelque endroit, an dediins nu bien au dejfmts de ce corps C , où il s'ell afTcmhlé pluileurs de ces parties, qui ont des /is-urcs 11 vnies & fi glili'antes, qu'encore que leur pcfantcur fort caul'e qu'elles s'appuyent l'vne fur l'autre, en forte que /,7 vmtiere du fécond eleinent ne coule pas librement de tous coftez autour d'elles, ainfi qu'elle fait autour de celles de l'eau: elles ne font touteslois | aucunement attachées l'vne à l'autre, mais font coni\- 335 nuellement meurs, tant par la matière du premier élément, qui remplit tous les intcrualles qu'elles laiffent autour d'elles, que par les plus petites du fécond, qui peuucnt aufll palfer par quciques-vns de ces intcrualles; au moyen de quoy elles compofent vne liqueur qui, eltant beaucoup plus pefantc que l'eau & n'eilant aucunement tranfparenle comme elle, a la forme de l'argent vif.

5y. Des inégalité^ de la chaleur qui efi en cette Terre intérieure.

Outre cela, on doit remarquer que, comme nous voyons que les taches, qui s'engendrent journellement autour du Soleil, ont des figures fort irregulieres & diuerfes, ainfi la moyenne région de la Terre marquée M, qui cil compofée de me/me matière que ces taches, n'ett pas également folide par tout, mais qu'il j- a en elle quelques endroits oiifes pailies font moins ferrées qu'aux autres : ce qui fait que la matière du premier élément, qui vient du cenlrù de la Terre vers le corps C, paffe par quelques endroits de cette moyenne région en plus grande quantité que par les autres, & ainfi... a plus de force pour agiter ou esbranler les parties de ce corps C, qui font au dejj'us de ces endroits là. On doit auffi remarquer que la chaleur du Soleil, qui, comme il a efié dit cy-deffus, pénètre jufques aux plus intérieures parties de la Terre, | n'agit pas également contre 335 tous les endroits de ce corps C; pource qu'elle luy eft plus abon- damment communiquée par les parties de la Terre extérieure E, qui le touchent, que par les eaux D; & que... les codez des montagnes qui font expofez au Midy font beaucoup plus échauffez par le Soleil, que ceux qui rci^ardent les pôles; & enfin, que les Terres fituées vers l'Equateur font autrement échauffées que celles qui en font fort

a. Planche XV, figure 2.

b. Art. 3(), p. 216.

Œuvres. IV. 61

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