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Principes. — Quatriesme Partie. 249

déjoindre les parties, elles en compofent vne flame, qui, conjumant prompiemenl ce tic exhalai fou, ne dure que fort peu de temps, & lemble vne Elloile qui palfc d'vn lieu en vn autre.

go. Comment s'allument les EJloiles qui tombent, S- quelle ejl {a cauje de tous les autres tels feux qui luifent €■ ne bru/lent point.

Au lieu que, fi les parties de l'exhalaifon font Jî bien jointes qu'elles ne puilient ainfi eftre feparées par l'aclion des autres exlia- lai/ons qui s'infinueut en fes porcs, elle ne s'emhraje pas tout à fait, mais rend feulement quelque lumière : ainfi que font aulfi quel- quefois les bois pourris, les poidbns falez, les gouttes de l'eau de mer, & quantité d'autres corps. Car il n'efl befoin d'autre chofe, pour produire de la lumie|re, fmon que les parties du fécond ele- 361 ment Ibient pouffées par la matière du premier, ainfi qu'il a efté dit c}'-deffus ". Et lors que quelque corps terrcflre... a plufieurs pores qui font 11 eifroits qu'ils ne peuuent donner paffage qu'à cette matière du premier élément, il peut arriuer que, bien qu'elle n'y ait pas affez de force pour détacher les parties de ce corps les vnes des autres, êpar ce moyen le briijler, elle en ait neantmoins aflez pour poulfer les parties du fécond élément, qui font en l'air ^'alentour, & ainfi caufer quelque lumière. Or on peut penfer que les Efloiles qui tombent ne l'ont que des lumières de cette forte; car on trouue fouuent fur la terre, aux lieux où elles font tombées, vne matière vifqueufe & gluante qui ne hrujle point. Toutefois on peut croire aufll que la lumière qui paroill en elles, ne vient pas proprement de cette matière vifqueufe, mais d'vne autre plus fubtile qui l'enui- ronne, & qui eflant enflamée fe confume pour l'ordinaire auant qu'elle paru icnne jufques à la terre.

gi. Quelle ejl la lumière de l'eau de mer, des bois pourris, &c.

Mais pour ce qui ell de l'eau de mer, dont j'ay cy-deffus ' expliqué la nature, il ell aifé à juger que la lumière qui paroift autour de fes gouttes, lors qu'elles font agitées par quelque tempefte. .. , ne vient que de ce que cette agitation fait que, pendant que celles de leurs parties qui l'ont mol\lcs €■ pliantes demeurent jointes enfemble, les 362

a. Pariie III, art. 55 et suiv., p. i3o.

h. Voir ci-après, art. 102.

c. Art. 66, p. 337.

d. Voir Météores, Discours III, p. 255 de cette édition, 1. 21.

Œuvres. IV. 63

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