Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/548

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2^0 Œuvres de Descartes.

pointes des autres, qui font roides £■ droites, s'auancent, ainfi que des petits dards, hors de leurs fuperficies, & pouffent auec impe- tuofite les parties du fécond élément qu'elles rencontrent. le croy auffi que les bois pourris, les poiffons y'a/e^, & autres tels corps, ne luifent point, que lors qu'il fe fait en eux quelque altération qui reftrecit tellement plufieurs de leurs pores, qu'ils ne peuuent con- tenir que de la matière du premier élément ° : foit que cette altéra- tion vienne de ce que quelques-vnes de leurs parties s'approchent, lors que auelques autres s'éloignent, comme il femble arriuer aux bois pourris ; foit de ce que quelque autre corps fe meJJe auec eux , comme il arriue aux poijjons falei, qui ne luifent que pendant les jours que les parties du fel entrent dans leurs pores.

��g2. Quelle ejl la caufe des feux qui brûlent ou efchaufent, & ne luifent point : comme lors que le foin s'échaufe de foy-mejme.

Et lors que les parties... d'vn corps... s'infmuent ainfi entre celles d'vn autre..., elles ne peuuent pas feulement le faire luire fans l'échauffer, en la façon que je viens d'expliquer, mais fouuent aujjt elles réchauffent fans le faire luire, à'- enfin quelquefois elles l'em- brafent tout à fait. Comme il paroilt au foin qu'on a renfermé auant qu'il full fec, &. en la chaux viue fur laquelle on verfe de l'eau, & en toutes les fermentations... qu'on voit communément en la Chy- 363 mie... Car il | n'y a point d'autre raifon qui face que le foin... qu'on a renfermé auant qu'il fuit (ec, s'échauffe peu à peu jufques ix s'em- brafer, finon que les fucs ou efprits, qui ont couflume de monter de la racine des herbes... tout le long de leurs ùges pour Icurfcr- itir de nourriture, n'eltant pas encore tous fortis de ces herbes..., lors qu'on le renferme, continuent par après leur agitation, &, for- tant des vnes de ces herbes, entrent dans les autres, à caufe que, le foin ejlant renfermé, ces J'ucs ne fe peuuent éuaporer ; & pource que ces herbes commencent à fe feicher, ils y trouuent plufieurs pores vn peu plus efiroits que de cou/lume, qui, ne les pouuant plus rece- uoir auec... le fécond élément, les rcçoiuent feulement enuironnez du premier, lequel, les agitant fort promptement, leur donne la

a. Note MS. (de Legiand ?) : « Le reste de cet art. n'est point dans le 1) latin, et a été ajouté par .\k Desc. en traduisant ses principes. ><

h Idem: " Ce qu'il dit en un endroit auoir expérimenté luy même. >i Voyla ses paroles : Dum in oceano f^ermanico nauigarem &c. » — Et d'une auire main : " Tout le reste est écrit dans l'autre liure. » (Sans dùuit; le rcsic de cette citation laiine.)

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