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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/141

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DVIII. — 2 1 Février 1648. 127

» aÙT&Ypacpov », et qui n'avait été sous les yeux ni de Stuart ni de Revius. Là-dessus Raei rappela les thèses de Heereboord, même avant ces quatre dernières années, c'est-à-dire avant l'arrivée de Stuart, et il cita un passage de la lettre de Descartes à Voet, p. 236 : « Sed notandum est eas » omnes res, quarum cognitio dicitur nobis esse a natura indita, non ideo » a nobis expresse cognosci, sed tantum taies esse, ut ipsas absque ullo » sensuum experimento, ex propriis ingenii viribus, cognoscere pos- simus. » Et il allait citer un passage de la th. 5 dans la 3^ des Disp. sélect, de Heereboord lui-même : De notifia Dei naturali, soutenue le 25 mars 1643, lorsque Stuart furieux le fit taire et donna la parole a un autre étudiant, le mênie qui, sous la présidence de Triglandius, le 6 avril 1647, avait disputé de Blaspliemia Carlesii (voir ci-avant, p. 12-1?). C'était un ancien moine de l'ordre des Capucins, converti à la religion réformée. Tapage des étudiants, qui voient un tel individu préféré à un Docteur en Philosophie et en Médecine comme Raei Justement à onze heures, il y avait séance du Sénat académique. Stuart s'y rendit, et de- manda, pour l'après-midi, la présence du recteur Spanheim, afin de pré- venir tout désordre.

Cependant Heereboord, qui avait été attaqué par Stuart, fit afiicher le lendemain à la porte de l'Académie l'annonce d'une soutenance qu'il pré- siderait le 28 déc. 1647. C'étaient les mêmes thèses De notitia Dei natu- rali, incriminées le 2? par Stuart, avec une préface pour défendre sa réputation, et des corollaires pour réfuter les calomnies. Le recteur Span- heim intervint, demandant à Heereboord de n'en rien faire. Heere- boord refusa de céder. La veille, c'est-à-dire le 27, Triglandius s'adressa lui-même au recteur. Le recteur obtint que Heereboord attendrait l'ar- rivée des Curateurs, le 28, après midi. Mais ceux-ci devaient repartir aussitôt pour La Haye ; d'ailleurs l'un d'eux manquait. Le lendemain on demanda à Heereboord de renvoyer l'affaire à la prochaine réunion. Il obéit. Profitant de ce renvoi, Stuart attaqua dans un libelle les corollaires où Heereboord prétendait seulement se défendre, — libelle tellement sale et puant, dit celui-ci, qu'il n'ose pas le mettre sous le nez des Curateurs ; de son coté, Revius trempa aussi sa plume, non dans de l'encre, mais dans du fiel — c'est toujours Heereboord qui parle — , pour écrire un autre libelle contre les mêmes corollaires. Heereboord hésita à répondre, et finalement se contenta de faire aux Curateurs un récit de tout ce qui s'était passé : c'est la lettre datée du 12 iévv\tT, pridie Non. Feb., 1648.

Voici le texte de Heereboord, Thèse 5 de la 3« des Disput. ex Philo- sophia selectarum, De notitia Dei naturali, soutenue (habita) le 25 mars 1643 (resp. Jacobo Souterio), et annoncée de nouveau (habenda) pour le 28 décembre 1647 (resp. Daniele Ouzeel) :

« Nam ante rationis usum mens hominis neque propositiones com- « prehendit, neque terminos simplices apprehendit, veritatem proinde ac » faisitatem nuUius propositionis actu cognoscit : hoc enini si hicciei,

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