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DLXXXVI. — lo Février 1650. 4S5

a Voilà, leîîteur, les vrays sentimens que tu dois auoir de Monsieur » Descartes, et ceux que t'inspirera la lecture de ses ouurages, si tu en » sçais tirer le fruit; et voilà aussi tout ce dont iay crû te deuoir in- » former, auant que tu entreprisses la lecture de ses Lettres. Excuse, ie te 1) prie, les fautes que i'ay pu Taire] en le voulant detlendre et l'instruire; » [suppléer : si ce discours a été plus] long que ie ne m'estois proposé de » le faire en le commençant, ie te veux en rinissant réjouir par la pro- » messe que ie te fais, qu'il ne tiendra qu'à toy que tu ne voyes dans peu » la suitte de quelqu'autre de ses ouurages. et que le bon accueil que tu » feras à cettuy-cy, en attirera bien-tost encore vn autre. »

��LETTRE DE SORBIERE A PETIT.

Paris, 20 février i65j.

(Sur le tome I des Lettres de M. Descartes, et la Préface de Clerselier.]

«... Que i'av esté aise, Monsieur, de remarquer la pieuse mort de ce » grand personnage, de la Foy duquel on a eu tort de^douter après tant » de irauail et de méditation pour la preuue des Principes de nostre » commune crovance. Le soin qu'il prit de l'éducation de sa Nourrice est » vne preuue conuainquante de sa bonté, et i'en ay veu plusieurs de sa » bonne conscience, alors que i'estois à La Haye... » (Lettrés et Dis- cours de M. DE SoRBiERE, Paris, François Clousier, 1660, p. 692.)

Suit le passage rapporté ci-avant, p. 460. Sorbière continue : « Mais, de » ce qui arriua ensuite, ie n'ay point entendu dire autre chose, si ce » n'est que M. Descartes prit vne pleurésie en se leuant plus matin que » de coustume, et passant d'vn poésie dans l'air froid au mois de Feb- » urier, qui fut très rude ; que, prenant la picqueure du costé pour celle )5 d'vn vent, il vsa d'eau de vie brûlée, ce qui luy alluma vne grosse » Hebure ardente, pendant laquelle il n'y eut pas moyen de le saigner assez » promptement. Quelques vos soupçonnoient du poison en cette ma- » ladie ; mais le fondement en étoit si léger, qu'on ne persista gueres » dans ce soupçon ; n'estant pas la coustume du Nord d'employer ces V instrumens de vengeance, et sur tout pour vn interest de bel esprit, que >3 les Grammairiens de la Reine ne croyoient pas moins posséder que » M. Descartes. . . » [Ib., p. 692-693.)

RELATION DE LA MARE.

Philibert de La Mare [Vita Salmasii, déjà citée p. 460-461 ci-avant) rap- porte ainsi la mort de Descartes. Comme Sorbière, il tenait sans doute ses renseignements de Saumaise lui-même, qui lui écrivait de Leyde, et qui avait reçu des lettres de son fils alors à Stockholm. Cette Vie de

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