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TOME III

[Achevé d'imprimer, le 7 septembre 1666.

��PREFACE

��'( Ce troifiéme Volume des Lettres de Monfieur Defcartes eft le » dernier de ce genre que i'ay à donner au public. le l'ay referué » pour le dernier, tant parce qu'il contient des matières qui ne » font pas de la portée de tout le monde, que parce qu'il m'a fallu » beaucoup de temps pour en tracer les F'igures, & le difpofer dans )) l'ordre que vous le voyez auiourd'huy. Dans les deux premiers, » on a pu voir les doctes & fubtiles réponfes qu'il a faites aux » diuerfes demandes que le defir de fçauoir a tirées de la bouche ') ou de la plume des Curieux; mais, dans celuy-cy, l'on y verra » les conteftations qu'il a eufes auec les Sçauants, lefquelles font » peut-eftre la caufe de cette contradidion qui s'eft éleuée contre » luy pendant fa vie, & de cette mortelle jaloufie qui règne encore » dans l'efprit de quelques-vns après fa mort. C'eft vne chofe » eilrange que cette paiTion : elle n'en veut qu'aux chofes qui me- » ritent le moins noftre haine, & d'vn objet qui ne deuroit attirer » que nos louanges, elle en fait le fujet de fon auerfion & de fon » mépris. Mais ce feroit en vain que ie tafcherois de guérir le » monde de cette maladie; il y a long-temps que l'on a dit que » c'eftoit vne affection attachée à la nature des hommes, qui, ne » pouuant fouffrir de fe voir au deffous des autres par l'éclat de » leur fçauoir ou de leur vertu, tafchent de s'éleuer au deffus d'eux » par la cenfure qu'ils font de leurs actions ou de leurs écrits. Que » le monde donc ait telle eftimc qu'il voudra de Monfieur Defcartes; » qu'il le regarde, fi bon luy femble, comme vn difeur de contes & » de fables, & comme vne perfonne qui a pris plaifir à nous entre-

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