Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, VIII.djvu/387

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Avertissement. ix

il se voit encore, mais avec une note additionnelle, de la main de Descartes, que nous avons reproduite plus haut, p. iv, 1. 19 : ce texte n'est qu'une traduction, et non pas l'original; et encore, une traduction dont Descartes avoue lui-même qu'il ne peut pas répondre. Nous sommes donc pleinement autorisés à écarter de notre édition cette version flamande, et à ne retenir que les deux textes, latin et français.

Le plus simple serait de les considérer comme étant tous deux de Descartes à titre égal, et de les imprimer avec les caractères réservés aux textes authentiques du philosophe. On les mettrait en regard l'un de l'autre, et le lecteur pourrait se reporter, à son gré, au latin ou au français, pour sa plus grande commodité. Mais ce serait admettre implicitement deux choses : l'une, que le texte français, publié par Clerselier en 1667, est bien l'original, qu'il a trouvé dans les papiers ren- voyés de Stockholm (O) ; l'autre, que le texte latin, publié à Amsterdam en i656 et reproduit ensuite à partir de i683, est parfaitement conforme à l'autre original qui se trouvait dans les mêmes papiers (L). Or si l'on peut en être certain pour le texte français, un doute subsiste pour le texte latin. Le texte publié à Amsterdam en 16 56 est, en effet, précédé d'une Préface (non signée, d'ailleurs), où on lit cette déclaration (ci-après, p. 280, 1. 6) :

« Profedurus in Sueciam [Cartejius, ou, comme l'appelle l'auteur de la Préface, nofter Héros) hanc Apologiam quant tibi dantus, Gallicè à Je confcriptam, Latine verfam ab A mico, reliquerat in his oris, cum animo eam evulgandi,Ji privatim nihil operaretur. »

Le témoignage est formel : Descartes, à la veille de partir pour la Suède, avait laissé en Hollande sa Lettre Apologétique, écrite en français [Gallicè], et c'est un ami qui la traduisit en latin [Latine). Le texte publié en i656 ne serait donc qu'une traduction. Peut-être diffèrerait-elle très peu de l'original latin, qui a aussi existé. Peut-être (l'auteur de la Préface s'étant trompé) serait-elle cet original même. Mais, faute de pouvoir

�� �