Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, VIII.djvu/603

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3-4. Avx Magistrats d'Vtrecht. 205

quelle il a toufiours depuis perfifté : car il y a méfié, parmy les marques de l'atheifme, toutes les chofes qu'il fçauoit m'eftre attribuées par le bruit commun, encore qu'il n'y en euft aucune qui ne fuft bonne. Et

5 ce qui eft icy remarquable, c'eft qu'il ne me connoiflbit auffi que par réputation & par mes efcrits ; en forte que les qualitez qui auoient donné fujet aux louanges d'iîmilius, | eftoient les mefmes dont Voëtius tiroit le venin de fa medifance.

10 le ne diray point combien de perfonnes m'ont afluré , depuis ce temps là, qu'il tafchoit de perfuader que i'eftois Athée, & comment il répandoit ce venin de tous coftez dans ces Prouinces : car il voudroit que ie luy prouuaffe, & pendant qu'il aura le pouuoir qu'il a dans

i5 voftre ville, il n'y a perfonne qui fuft bien aife d'y eftre témoin contre luy. le me contenteray de dire que, l'année fuiuante, il alla chercher, iufques dans les Cloiftres de France 3 , vn des plus ardens protecteurs de la Religion Romaine, pour tafcher à faire ligue

ao auec luy contre moy, comme fi i'euffe efté l'ennemy de tous les hommes. le repeteray icy quelques mots de la lettre qu'il luy écriuit b , dont i'ay l'original entre les mains, & dont ie vous ay cy-deuant donné copie. Voicy ces mots : Renati De/cartes Philofophemata quœ-

2 5 dam Gallicè in-quarto édita vidijîi procul dubio. Molitur

a. Le P. Mersenne. Plus tard, en 1647, dans les Paralipomena du gros volume cité ci-avant (p. 204, note a), Voet revient là-dessus en ces termes : « Atque hic Merfennus, quamvis novam hanc philofophiam Renati des » Cartes antea ftrenue improbaverit, immo etiam refutationem ejus feriô » à fe fufceptam aut fufcipiendam mihi per literas indicaverit, poftea ta- » men nefcio quo vento fubito afflatus, eam tanquam Oe<mveu<rrov fufpicere » voluit, aut faltem ita prae fe tulit. » (Pag. 1 159.)

b. Voir t. III, p. 23o-23i.

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