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270 Lettre apologetiqve 47-

ie receuois, eftoit d'autant plus grande, que ie l'auois moins méritée : car, au fonds, ie n'auoisfait autre chofe, finon que ie m'eftois deffendu, auec beaucoup plus de modération que ie n'auois eflé obligé d'en obferuer, contre les plus outrageufes calomnies qui puiffent 5 élire imaginées, &aufquelles la prudence ne permet- toit pas que iedifferafleplus long-temps de m'oppofer. Car, outre que i'ay fait voir cy-deffus que Voëtius auoitvn deffein formé de longue-main, pour perfuader que i'eftois Athée, i'ay iufte raifon de penfer qu'il 10 m'en vouloit mefme accufer en juftice, & tafcher de m'opprimer par de faux témoignages ; pource que ce n'eft point luy faire tort, que de dire qu'il eft capable de corrompre des témoins, & que Schoock aflure que, lors que ce Voëtius luy recommandoit de m'objeder i5 principalement l'Atheifme en fon liure, il luy promet- toit, taies tejîes aliquando prodituros (à fçauoir, pour me conuaincre de ce crime), qui pojfent reuerâ ajfidui Jiue clajjici tejîes haberi ; mais, depuis qu'il aveu que ie veillois pour me defFendre, il n'en a fceu produire au- 20 cun. La féconde chofe par laquelle vous m'auez gran- dement prejudicié, eft la fentence qu'on dit que vous auez rendue a , en laquelle condamnant mes efcrits, vous donniez expreiïement action contre moy à voftre officier de Iuftice, pour m'ofter entièrement l'honneur 25 & les biens, autant qu'il eftoit en voftre pouuoir. I'adjoûte, pour la troifiéme, non feulement l'ade du

19 Necefiaria & modefta defenfio, p. 48 (édit. Clers.).

a. Le i3 sept. 1643. Voir t. IV, p. 20-23 et p. 65o-652 ; et ci-après, Theo- logia naturalis reformata, p. 258-2ÔO. (Eclaircissement, à la suite de Que- rela Apologetica.)

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