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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/486

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474 REGULiE

)) colomne au milieu d'un vafe, eti pq/iure d'un homme qui Je panche

)i pour boire, ne le poupoit jamais faire, parce que T eau pouvait bien 1) monter dans le vaje jufqu'à fa bouche, mais s'enfuioit toute, fans

1) qu'il en demeuraft rien dans le vafe, aujjitojl qu'elle ejîoit arrivée

» jufques à fes lèvres. On pechcroit en adjouftantdes conditions qui

» ne ferviroient de rien à la folution de cette demande, fi on s'amu-

» Ibît à chercher quelque fecret merveilleux dans la figure de ce

» Tantale, qui feroit fuir cette eau, aulfitoft qu'elle auroit touché fes

» lèvres; car cela n'eft point enfermé dans la queftion, & fi on la

» conçoit bien, on doit la réduire à ces termes : défaire un vafe, qui

» tienne l'eau, n'efîant plein que jufqu'à une certaine hauteur, & qui

» la laijfe toute aller, Jt on le remplit davantage. Et cela eft fort aifé ;

» car il ne faut que cacher un fiphon dans la colomne, qui ait un

» petit trou en bas, par où l'eau y entre, & dont la plus longue

» jambe ait fon ouverture par deffous le pied du vafe. Tant que l'eau

» que l'on mettra dans le vafe, ne fera pas arrivée au haut du fiphon,

» elle y demeurera; mais quand elle y fera arrivée, elle s'enfuyera

« toute par la plus longue jambe du fiphon, qui eft ouverte au

» delfous du pied du vafe..." « 

a. Dans la Logique de Port-Royal, le développement continue par deux alinéas, qui ne correspondent à rien du texte de Descartes. Le premier de ces deux alinéas rappelle un fait postérieur aux Regulœ, dont il est aussi question dans une lettre de Descartes à Mersenne, du ii mars 1640 (t. III, p. 42, 1. 1-5), et que l'on trouve dans un petit imprimé in-4 sous ce titre : « sa^»" Conférence, du lundi 5 mars 1640. Du beuveur d'eau de la foire S. Germain. >> (Paris, Bibl. Nat., MS. fr., Collection Dupuy, 55o, p. 21 3.) Voici le texte de Port-Royal :

« On demande encore, quel pouvoit ertre le fecret de ce beuveur d'eau, 1) qui fc fit voir à Paris, il y a vingt ans, & comment il fe pouvoit faire, » qu'en jettant de l'eau de fa bouche, il remplit en mefme temps cinq ou » fix verres differens, d'eau de diverfes couleurs. Si on s'imagine que ces » eaux de diverfes couleurs étoient dans fon eftomac, & qu'il les feparoit, » en les jettant, l'une dans un verre, & l'autre dans l'autre, on cherchera » un fecret que l'on ne trouvera jamais, parce qu'il n'eft pas pofïïble; au » lieu qu'on n'a qu'à chercher, pourquoy l'eau, fortie en mefme temps de » la mefme bouche, paroiffoit de diverfes couleurs dans chacun de ces » verres : & il y a grande apparence, que cela venoit de quelque teinture, » qu'il avoit mife au fond de ces verres. »

« C'eft aulTi l'artifice de ceux qui propofent des queftions qu'ils ne veu- i> lent pas que l'on puifîé refoudre facilement, d'environner ce qu'on doit >i trouver de tant de conditions inunies, & qui ne fervent de rien à le faire » trouver, que l'on ne puiffe pas facilement découvrir le vray point delà

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