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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/505

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août-septembre 1894. Il devait s’y trouver, comme le texte des Regulæ, tous deux ayant été achetés en même temps au même Schuller en 1670. Des recherches ont été faites encore, après nous, sans plus de succès. Mais, tout récemment, le jeune étudiant de l’Université de Nancy, dont nous avons déjà parlé, p. 208-209, Jules Sire, qui connaît si bien maintenant le fonds Leibniz à Hanovre, cherchant à son tour, a fait une précieuse trouvaille, et qui remplace, en partie, le Manuscrit que Leibniz possédait du Dialogue en question. En 1676, Leibniz se trouvant à Paris, comme nous avons vu, p. 208, avec Tschirnhaus, conduisit celui-ci chez Clerselier, pour voir ensemble ce qui restait des papiers de Descartes. Et Tschirnhaus copia, pour sa part, le dialogue de la Recherche de la Vérité en français, et l’envoya à Leibniz dans une lettre du 16 novembre 1676. C’est justement cette copie qui vient d’être découverte par Jules Sire à la Bibliothèque de Hanovre[1]. Notre jeune collaborateur nous l’a aussitôt signalée, et s’est empressé de la transcrire lui-même avec une fidélité parfaite, calquant même certains endroits, et de nous l’envoyer à Nancy, ce mois de février 1906.

Toutefois, le fragment de Clerselier était-il incomplet, ou Tschirnhaus n’aura-t-il pas été jusqu’au bout ? toujours est-il que sa copie ne donne, au plus, que la moitié par rapport au texte publié en latin par les éditeurs de 1701 : exactement, de la page 67 à la page 77, ligne 35, tandis que la traduction latine continue, de la page 77, ligne 36, jusqu’à la page 90. Et le Manuscrit de Leibniz, sans doute aussi étendu que cette traduction, allait plus loin que la copie rapportée de Paris, comme l’indique une note de Leibniz lui-même à la fin de cette copie : « J’ay la ſuite ailleurs. »

Faute de pouvoir retrouver cette suite, et de donner tout le fragment en français, force nous est bien de publier d’abord ce que la copie de Tschirnhaus nous a conservé de l’original, sauf à le compléter ensuite par la traduction latine pour le reste.

  1. MS. de Leibniz : Abteilung 35. Mathematica. Vol. xv, fol. 3, n° 2 à 5.