comme auſſi l’eſtomac & les boyaux ſont vn autre plus grand | tuyau, parſemé de pluſieurs petits trous, par où le ſuc des viandes coule dans les venes, qui le portent droit au cœur. Et les artères ſont encore 5 d’autres tuyaux, par où le ſang, échauffé & raréfié dans le cœur, paſſe de là dans toutes les autres parties du corps, auſquelles il porte la chaleur, & de la matière pour les nourrir. Et enfin les parties de ce ſang les plus agitées & les plus viues, eſtant portées au 10 cerueau par les arteres qui viennent du cœur le plus en ligne droite de toutes, compoſent comme vn air, ou vn vent tres ſubtil, qu’on nomme les Eſprits animaux ; leſquels, dilatans le cerueau, le rendent propre à receuoir les impreſſions des objets exterieurs, & auſſi 15 celles de l’ame, c’eſt à dire, à eſtre l’organe, ou le ſiege, du Sens commun, de l’Imagination, &. de la Memoire. Puis ce meſme air, ou ces meſmes eſprits coulent du cerueau par les nerfs dans tous les muſcles, au moyen de quoy ils diſpoſent ces nerfs à ſeruir d’organes 20 aux ſens extérieurs ; & enſlans diuerſement les muſcles, donnent le mouuement à tous les membres.
Voila, ſommairement, toutes les choſes que i’ay icy à décrire, afin que, connoiſſant diſtinctement ce qu’il y a en chacune de nos actions qui ne dépend que du 25 corps, & ce qu’il y a qui dépend de l’ame, nous puiſſions mieux nous ſeruir, tant de luy que d’elle, & guerir ou preuenir leurs maladies.