jo Vie de Descartes.
se passait en 162 5. Or cette année, précisément, Joachim Descartes le père, qui avait déjà fait entrer au Parlement de Rennes son fils aîné Pierre, recommença avec le fils qu'il avait eu de sa seconde femme, Joachim : il lui assura sa propre charge de conseiller, sous réserve que lui-même la conserverait quatre années encore^ Pourquoi se démettre ainsi en faveur de son troi- sième fils, lorsque le second, René, n'était pas jusque-là pourvu ? Etait-ce du consentement de celui-ci, qui aurait renoncé ? En ce cas, dès la fin de 1625, son parti était pris de ne rechercher aucune charge, et sans doute aussi de ne point se marier. C'est là cependant une chose à laquelle sa famille au moins songea pour lui en 1025. Et peut-être y eut-il quelque tentative à laquelle il se prêta. Une dame racontait plus tard qu'elle retint un moment son attention. Mais à la beauté même notre philosophe préféra toujours la vérité. Une belle femme se rencontre trop rarement, disait-il : aussi rarement qu'un bon livre, et un parfait prédicateur. Ajoutons cet argument plus sérieux : il dit quelque part que Balzac était si amateur de
a. Ci-avant p. 11, note b.
b. Baillet, t. II, p. 5oi : « . . .L'on ne doit pas prétendre que M. Def- » cartes ait dû être un Stoïcien fort rigide fur les vues que fes parents luy » avoient données vers l'an 1625, pour prendre une femme, lors qu'ils » luy propoférent d'entrer en charge, & de fe procurer un établiffement. » Dans cette intention, il avoit récherché une jeune Demoifelle de naif- » fance & de beaucoup de mérite, laquelle a été depuis fort connue daiis » le monde fous le nom de Madame du Rofay. [En marge : Rélat. MS. » du P. Poiffon.] Cette Dame n'a point fait difficulté d'avouer dans la » fuite que la Philofophie avoit eu plus de charmes qu'elle pour M. Def- » cartes: & qu'encore qu'elle ne luy parût pas laide, il luy avoit dit, pour » toute galanterie, qu'il ne trouvait point de beauté^ comparables à celles >) de la Vérité. Selon ce que la Dame dit un JDur au Père P..., nôtre » Philofophe encore jeune s'étant trouvé dans une compagnie de per- » fonnes enjouées, y difcourut loug-têms fur les engagemens que l'on » prend avec les femmes. Après avoir marqué à la compagnie l'étonne- » ment où il étoit de voir tant de dluppes, il alTûra qu'il n'en avoit pas » encore été touché jufques-là, & que fa propre expérience (pour ne pas » dire la délicateffe de fon goût) luy faifoit mettre une belle femme, un » bon livre, & un par/ait prédicateur au nombre des chofes les plus diffi- ■» ciles à trouver de ce monde. »
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