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Période de Jeunesse. 71

la liberté, « que même ses jarretières et ses aiguillettes lui pesaient" ». Descartes n'était-il pas un peu comme Balzac ? Ses réflexions lorsqu'un mari perd sa femme, et ses consolations mêmes, à un de ses amis en pareil cas, le donneraient à penser . Sait-on bien d'ailleurs ce qu'il fit, depuis son retour d'Italie, mai ou juin 1625, jusqu'à son départ pour la Hollande, prin- temps de 1629 ou peut-être même automne de 1628 ? Et d'abord où demeura-t-il ? A Paris, ce semble ; mais son séjour n'y fut pas continu, et à plusieurs reprises il passa quelque temps en province. C'est ainsi que, le 22 janvier 1628, il fut parrain d'un neveu, fils de son frère aîné Pierre Descartes, à Kerleau en Elven " ; et trois mois après, le 3o mars, Balzac lui adressait encore une lettre en Bretagne . Peut-être ce fut cet hiver 1627-1628, ou bien l'hiver suivant 1628- 1629, que loin de toute société il préluda à sa retraite définitive en Hollande par un essai dans quelque désert de France, entendez par là quelque coin perdu à la campagne '. Déjà à Paris même il se

a. Tome II, p. 349, 1. 15-17 : lettre à Huygens, août i638.

b. Tome XI, p. 441, 1. 3-5 : « ...lors qu'un mary pleure fa femme » morte, laquelle (ainfi qu'il arrive quelquefois) il feroit fafché de voir » refufcitée ». Et ceci n'est pas une boutade dans une lettre privée, mais un passage du traité des Passions de l'âme. — Quant au mot de Balzac, Descartes le rappelle assez malencontreusement à Huygens, veuf d'une année, et qu'avait beaucoup affligé la mort de sa femme. (Voir t. I, p. 371- 374.) Celui-ci, d'ailleurs, ne se remaria point. Dans un dialogue latin de son parent Gaspar van Baerle, De fecundis nuptiis, où les deux person- nages sont Baerle lui-même, et précisément Huygens (Zulechemius), on lit : « Barl. Penè mihi perfuafifti perpetuae viduitatis inftitutum, exemplo » tuo, & rationibus à tribus L. L. L. petiti?. — Zulech. Quid innuis iftis » tribus L ? — Barl. Liberos, Libros & Libertatem. Tune enim te fecundo » Sponfum fore ais, cùm definent placere Libri, Liberi atque Libertas. » (P. 65. j Conclusion : « Zolech. Si me vis praeeuntem fequi, pro uxore » tibi erunt Liberi, Libri atque Libertas. Haec fi dilexens, non eris iolus. » (P. 83.) Imprimé à la suite du recueil : Faces Augujlœ five Poematia, poésies de J. Cats [Jacobus Catsius) mises en latin par Baerle et Boey. (Dordrecht, typis Henrici Effaei, CI3 ID C XLIII.)

c. Tome I, p. 6.

d. Ibid., p. 569-571.

e. Tome V, p. 558, 1. 23-26.

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