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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/196

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cipales fonctions de l’animal, et il les explique d’abord toutes ensemble. Le cœur est déjà suffisamment étudié, bien qu’avec moins de détails qu’en 1637 ; Descartes note en quelques traits « la fabrique du cœur », ses deux cavités ou ventricules, et ses quatre vaisseaux, deux veines et deux artères : la veine cave, qui part du foie et amène le sang dans la cavité droite, et la grande artère qui de la cavité gauche le distribue dans tout le corps ; et entre les deux, pour le conduire du cœur au poumon une artère encore (qu’on appelle la veine artérieuse), et pour le ramener du poumon au cœur, une veine (qu’on appelle l’artère veineuse). Il note, sans y insister, comme il le fera en 1637, les petites portes ou valvules qui se trouvent à l’entrée de ces quatre vaisseaux, et qui s’ouvrent ou se ferment dans le sens contraire des artères et des veines ; et il explique en peu de mots comment le sang qui entre et qui sort ainsi tour à tour, fait régulièrement enfler et désenfler le cœur, et battre les artères. Le sang distribué par celles-ci dans tout le corps, est cause de la nutrition, que notre philosophe explique aussi à sa manière. Mais surtout il assure que les plus petites parties du sang montent droit au cerveau, où elles forment les esprits animaux. Il compare ceux-ci à « un vent très subtil », à une « flamme très vive » : ce ne sont donc des esprits que de nom ; en réalité, ce sont toujours des corps[1] et Descartes leur attribue un caractère purement matériel, écartant l’équivoque que leur nom pouvait entretenir. Les esprits animaux, distribués par les nerfs dans les différents muscles, seront cause de tous nos mouvements.

    Voir aussi t. 111, p. 686-689 : lettre du 19 juin 1643. Dans un manuel que Descartes a eu entre les mains, Summa Philofophiœ d’Eustache de Saint-Paul, dit « le Feuillant », la doctrine du temps se trouve ainsi résumée : Physica. Pars IV. Trad. II, Quœstio 4 : « …Noiandum autem est ex fanguine qui inter quatuor humores principem locum tenet, tum vitales’cum animales spiritus oriri. Namque vbi confectus a iecore fanguis per venam cauam emitiitur. portio quædam ex ipso purior per venulam à veaa cana ad cor aurahitur, ibique vehemenii calore cordis perficitur. atque adeo in vitalem spiritum conuertitur. Cœterum

  1. Tome XI, p. 129, l. 4-6 ; et p. 335, l. 4-5.