Mais il n’avait rien d’autre de ce mathématicien dans sa bibliothèque, pas plus qu’il n’avait rien d’Euclide, ni d’Archimède =’, et il dut emprunter le Viète d’un ami. Descartes avait peu de livres, et ne prenait guère la peine de les lire, ou les lisait mal. Nous en avons ici un exemple de plus : au lieu de lire d’un bout à l’autre le livre de Viète, il regarde d’abord à la fin, selon son habitude, et n’y relève qu’une chose, d’après les titres des derniers chapitres, c’est que l’auteur finit son ouvrage par où, « sans y penser », lui-même commençait. Mais s’il avait parcouru les chapitres antérieurs, surtout ceux du premier traité (l’ouvrage de Viète a deux traités), il y aurait remarqué sans doute les mêmes ressemblances avec ses propres règles, qu’avait notées la malignité de Beaugrand : celui-ci signalait, en effet, les chapitres vii, ix, x à xiv, et les suivants, du premier traité,
en 1646, Franciscus à Schooien, reprend, h l’honneur de Descaries, im conimentaire que Beaugrand avait fait de ces paroles: « Onde demum » concludit ("peciolam ilhim Analytin... rpecioluni i|uoc]iie folumniodû » libi vindicare Problema : Omne, in quo de quantitatum a\]ualitatc vel » proportione inquiritur , Problema utctinque fotvere. In qiio (i tollas " vocem utcunque, quam nelcio quâ ratione mouis appofuerii, non video » qiiid univerfalius Problema exquiras : cùm univerla Matiielis non nilr « dodrina quantitatis (it dicenda : adeô ui onine id qiiicquid ibidem lol- » vendum proponitur, non ni(i in quaniiiaium wqualiiaie vel proportione aliquâ expljcandâ conliltat. Quod etiam liimmi ingenij Vir Renatus des Cartes, in Dijfertatione de Metliodo reâe regendœ latinnis, fcribit le circa Mathematicas Scientias in génère animadvertille, nimirum, etiamii 111* circa diverla objeâa verl’enlur, in hoc tanien convenire omnes, quôd nihil aliud examinent quàm relationes five proportiones quafdam, qu* in iis reperiuniiir. " [Ibid., p. 54S-546.)
a. Tome 1, p. 4()7 et 52i (Aristote). Tome II, p. 472, I. 20 (Euclide). Tome in,p. f66, I. 4-6 (Archimède). Poini davantage de Pappiis : t. 1, p. 27S, I. 21-24. Les livres de Viète étaient d’ailleurs devenus très rares. Vaulezard, dans la dédicace de son Introduction en l’Art analytic de François Viete traduit en nostre langue, disait déjà, à la date de 1630 : « A peine cognoist-on auiourd’huy de Viete que le nom ; le temps en a derobé la plus-part des liures, & les plus grandes Biblioieques en seroient tout à fait dégarnies, si les Anges tutelaires des sciences n’en auoient heureusement consérué quelques-uns. »
b. Tome V, p. 505. L’ouvrage de Viète, De AEquationum recognitione & emendatione, comprend deux traités. Le premier, Tractatus primus,