n’était pas bonne ; il regretta de l’avoir envoyée à Roberval, et écrivit à Mersenne de ne pas la faire connaître à Descartes surtout. Mais il était trop tard : la solution avait pris le chemin de la Hollande, le 25 octobre. Notre philosophe ne la jugea pas, en effet, satisfaisante, et en marqua nettement le défaut, qui n’était rien moins, selon lui, qu’un cercle vicieux[1]. Mais, quoi ! Debeaune demanda alors une autre solution pour sa seconde ligne : que Roberval en donne une, puisqu’il a déjà envoyé l’asymptote, et que Descartes surtout veuille bien communiquer la sienne ! Debeaune l’en pria instamment dans une lettre du 13 novembre, que Mersenne était chargé de faire parvenir[2]. Mais celui-ci la retint sans doute quelque temps, d’autant plus que les Notes sur la Géométrie y étaient jointes, et que le bon religieux, selon sa coutume, ne put s’empêcher de les faire voir aux curieux de Paris. Toujours est-il que Descartes ne répondit à Debeaune que le 20 février 1639 : dans une lettre particulière, il lui donnait tout au long l’explication de la seconde ligne, plus quelques mots, sur une troisième que Debeaune lui avait aussi envoyée, assez semblable à la seconde ; il en avait même ajouté une quatrième, mais le philosophe laissa à son correspondant le soin de la trouver[3]. Cependant la solution de Roberval, réclamée par Debeaune dans toutes ses lettres, se faisait attendre : Descartes avait bien recommandé qu’on ne divulgât point la sienne[4]. Finalement, Roberval n’envoya rien. La victoire restait donc encore une fois acquise à Descartes, au moins dans l’esprit de Debeaune,
- ↑ Sur la seconde ligne : t. V, p. 516, 517-518, 519-524. 528 et 535. Et t. II, p. 435, l. 1-3 ; p. 438-439 ; p. 491, l. 15-20.
- ↑ Tome V, p. 528, dernier alinéa, et p. 529. La lettre de Descartes, 20 février 1639, répond, point par point, à quatre questions, dont trois sont résumées ici : dans la première, Debeaune lui demandait sans doute son opinion sur les notes qu’il lui envoyait, 13 nov. 1638.
- ↑ Tome II, p. 513, l. 26, à p. 518, l. 6. Et t. V, p. 537 : lettre du 26 mars 1639.
- ↑ Tome II, p. 532, l. 1-11, et p. 563-564 : lettres du 30 avril et du 19 juin 1639. Surtout t. IV, p. 229, l. 20. à p. 230, l. 13, et p. 550, l. 14-17.