} 3 2 Vie de Descartes.
l'autre. Mais aussi il avait affaire, des deux côtés, à des reli- gieux ou à des théologiens de profession, et c'était un philo- sophe. D'ailleurs l'objet principal de la Lettre au P. Dinet était d'annoncer, dans les dernières pages, la publication prochaine de sa philosophie, c'est-à-dire enfin sa Physique, dont les Méditations, il l'avoue ici en propres termes, conte- naient déjà tous les principes ^.
Cette publication, dont Descartes voulait préparer le succès, explique toute son attitude, l'hiver de 1642-1643, à l'égard de Voët, et l'affaire entre ainsi dans une phase nouvelle. La Lettre au P. Dinet n'était point pour plaire à Voët, surtout à cause d'un certain portrait de théologien trop aisément recon- naissable '^. Voët donc fit tant et si bien, qu'on s'en émut à Utrecht; le Conseil de Ville décida que l'Université y répon- drait. Le jeune Paul Voët, fils de Gisbert Voët, fut chargé de la réponse ; mais celle-ci devait être un document officiel, dont tous les termes avaient besoin d'être pesés ; elle ne fut donc prête que neuf mois plus tard, en mars 1643, et on ne l'imprima qu'en septembre, c'est-à-dire quinze mois après la Lettre de Descartes ^
Bien des choses s'étaient passées pendant un si long temps. Gisbert Voët le père, dans son impatience de riposter à Descartes, aurait voulu un libelle, un pamphlet, et surtout quelqu'un qui consentît à l'écrire. Au mois d'août 1642, il décida un de ses anciens élèves, venu à Utrecht pour les fêtes : on tint conseil à la fin d'un repas, lorsque les esprits étaient échauffés; et le champion choisi, MartinSchoock, s'en retourna à Groningue, où il était professeur, dûment chapitré et stylé ^. On l'avait attiré dans un piège, et il s'était laissé prendre. Il
a. Tome VII, p. 599-603 ; surtout p. 598, 1. 20-21.
b. Ibid.. p. 584, 1. 8, etc.
c. Tome III. p. 568-569 Et t. IV, p. 34-35 : Tejlimonium Academiœ Vltrajeâince, etc.
d. Tome VIII 2* partie . p. 260-261.
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