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4o8 Vie de Descartes.

Elisabeth était bien jeune encore. En 1646, elle fut mêlée, semble-t-il, à une aventure plus tragique, l'assassinat, en plein jour et en pleine rue de La Haye, par un de ses frères le prince Philippe, d'un gentilhomme français, amant d'une de ses sœurs, Louise -Hollandine : ce sang répandu paraît avoir quelque peu éclaboussé Elisabeth elle-même. Toutefois, Tallemant des Réaux, qui rapporte « l'historiette », (et il avait mauvaise langue et n'épargnait pas grand monde), sans mettre entièrement la princesse hors de cause, ne parle d'elle qu'avec respect : « une fille qui a mille belles connaissances », dit-il, « une vertueuse fille ^ » .

Le nom d'Elisabeth se lit pour la première fois, dans la correspondance de Descartes, à la date du 6 octobre 1642, dans une lettre à Pollot. La princesse avait eu connaissance des Méditations, récemment publiées à Amsterdam, et Pollot lui avait sans doute parlé de l'auteur, qu'il connaissait depuis quelques années, lôSy au moins^ Ce Pollot, qu'Elisabeth

» de laquelle, en vn autre tems, pourroit tefmoigner de n'eftre pas fatis- » faia. » {Bibl. Nat., MS. fr. 17893, f» 175.)

Brasset au même, 14 mai i635 : « Mad"' de Tournebut a efté menée » à Bure, maifon dud. S. Prince (d'Orange), qui di£t que fon carroffe » a feruy en cet enleuement fans fon fceu. Et la princefTe Elizabeth » proteRe qu'elle n'en fçauoit rien. Chacun di£l, & en croyd ce qu'il veult. » Le Comte de Solms, père de Mad= la princelfe d'Orange, a aufly elle » de la partie. M. Houftain, oncle & tuteur de la damoifelle, a fai£l de » grandes plaintes & clameurs de cette aélion, de laquelle il demande » iuftice aud. S. Prince, & le prie qu'elle foLt fequeftrée, iufques à ce que » le père en foit aduerty. On le contente de bonnes paroles ; mais l'on » n'en eft pas venu fi auant, pour changer d'aduis. » [Ibid., i° 177 verso.)

« Le Rhingravie Frederik fut marié fabmedy dernier. Il reuint icy, il y » a troys iours, auffy froidement que fi de rien n'auoit elle. Et ce matin » il ell party dans le carro fe de M. le pr. d'Orange, auec les contes » Maurice & Henry de Naffau. » {Ibid., i" 179.)

a. Tome IV, p. 45 1.

b. Tome III, p. 577, 1. 2-17.

c. Tome I, p. 5o8, 1. 2-5. Voir ci-avant, p. 1 16-1 17. Pollot avait perdu une main, nous l'avons vu, t. III, p. 280-281. Et c'était la main droite. Nous le savons, oar un curieux document. (Amsterdam. Académie des

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