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Princesse Elisabeth. • 42 j

durer d'abord que six à sept mois; en réalité, la princesse ne revint jamais en Hollande, mais passa les années suivantes en Allemagne; plus tard, son frère aîné étant rétabli dans le Palatinat, elle ira l'y rejoindre quelque temps. A distance, le rapprochement des dates ferait croire que l'événement du 20 juin ne fut pas sans influence sur un départ qui suivit d'aussi près. Elisabeth aurait-elle trempé dans ce drame de famille, et son éloignement serait-il devenu nécessaire ? La reine de Bohême, qui ne pardonnait pas au prince Philippe son crime, aurait-elle pris en aversion sa fille, soupçonnée sinon convaincue de complicité ? Elle-même, la mère, aurait eu des bontés, s'il faut en croire Tallèmant des Réaux", pour le jeune gentilhomme français. Mais surtout, et la chose est avé- rée, celui-ci aurait obtenu les faveurs d'une sœur d'Elisabeth et de Philippe, la légère et inconstante princesse Louise-Hol- landine, dont la conduite plus tard en France, comme abbesse de Maubuisson (elle aussi se fit catholique), ne sera rien moins qu'édifiante. Elisabeth était sensible à tout ce qui touchait l'honneur de sa maison, au point de ne pas reculer peut-être devant une vengeance, fût-ce une exécution capitale, qui

alliance. Outre sa tante, celle-ci trouva en Brandebourg un cousin germain, l'électeur régnant, Frédéric-Guillaume, né le 6 février 1620 (qui vint épouser à La Haye, cette même année 1646, le' 7 décembre, la princesse Marie, fille aînée du prince d'Orange : peut-être Catherine était-elle venue en août préparer ce mariage); et une cousine-germaine, Hedwige-Sophie, sœur de l'électeur, née le 4 juillet 1623, qui épousa en 1649, Guillaume, landgrave de Hesse-Cassel. Elisabeth complétera l'éducation de cette cousine.

a. Cité t. IV, p. 431 : « Il cajolla d'abord la mère. « Brasset écrivait à M. de La Barde, 29 août 1639 : « Avant hier arriva icy vn gentilhomme » de Normandie, nommé de l'Efpinay, qui a efté à Monfieur. Il di£l » venir chercher les occafions de la guerre en ce pays, & que le meilleur » ell de s'ellongner de France, afin d'efvitcr d'eltrc fufpecl en beaucoup » d'accidens qui arrivent... »<Paris, Bibl. Nat., MS. fr. 17893, f» 566.) Rappelons que la reine de Bohême, Elisabeth Stuart, était née le 19 août 1596. Elle avait donc, entre 1639 et 1646, de quarante-trois à cinquante ans. Sa fille, Louiçe-HoUandine, était née le 18 avril 1622. (Voir ci-avant, p. 402, note a.)

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