Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/493

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médiaire. Il convia chez lui à un repas les deux rivaux réconciliés et leurs amis. Par malheur, Gassend, malade ce jour-là, ne put s'y rendre. Le repas se fit quand même ; mais au sortir de table, les convives se transportèrent au logis de l'absent : là, le plus amicalement du monde, Gassend et Descartes s'embrassèrent. Aussi lorsque Sorbière, un peu plus tard, revint à la charge pour que Gassend attaquât les Principes, Mersenne lui répondit, le 5 novembre 1647, que c'était impossible maintenant : les deux philosophes s'étaient juré une inviolable amitié ; les témoins étaient l'abbé d'Estrée qui présidait, Mersenne lui-même et aussi Roberval, l'abbé de Launoy, l'abbé de Marolles, etc. ^.

On retrouve ces mêmes savants réunis dans d'autres circonstances, encore plus importantes. Il s'agit des fameuses expériences du vide, auxquelles on s'intéressait beaucoup en

a. Tome V, p. 199-200.

b. Cette question, et surtout celle de la grande expérience du Puy-de-Dôme (19 sept. 1648), a été, pendant ces dernières années (1906-1908), l'objet d'une vive polémique, à laquelle nous avons fait allusion, t. X, p. 624-O25. C'est Pascal d'ailleurs que l'on visait principalement, et Descartes y jouait plutôt un beau rôle. Le résultat, dont on ne saurait trop se féliciter, a été de mettre sous les yeux du public un certain nombre de documents jusque-là inédits ou bien oubliés dans de vieux livres que personne depuis longtemps n'avait ouverts. Les principaux de ces documents se trouvent maintenant aux t. 11 et III des Œuvres de Pascal, publiées par Léon Brunsclivicg et Pierre Routroux (Paris, Hachette, 1908). Nous avions étudié la part qui revient à Descartes, dans deux, articles de la Revue philosophique, déc. 1S87 et janv. 1S88. Nous appelions déjà l'attention sur de vieilles publications de 1647, P'"^ '^^ moins tombées dans l'oubli ; mais nous ignorions en ce temps-là trois documents mis en lumière depuis lors et qui semblent décisifs : à savoir, |o un passage de la préface de Mersenne à son livre des Nouvelles Obfervations, achevé d'imprimer le 1" oct. i(>47 (voir notre t. X, p. 624-627); 2" la lettre de Descartes à Mersenne, dn i3 déc. 1647 (t. V, p. 98-100); 3° enfin la correspondance échangée entre Mersenne et Le Tenncur, de sept. 1647 à janv. i(J48 {ibiJ., p. 102-106). Ces trois documents nous permettent d'élucider la question de revendication posée par Descartes dans ses deux lettres à Carcavi, 11 juin et 17 août 1649 [ibid., p. 366 et 3yi).