460 Vie de Descartes.
une pension du même genre avait été accordée à Saumaise, pour le faire revenir en France : or un intervalle de plus de deux mois s'écoula entre l'attribution de la pension, 3 septembre, et les lettres royales qui en accompagnèrent l'envoi, le -4 no- vembre*. Supposons un intervalle semblable, et peut-être
a. Tome IV, p. 145. On lit, à ce sujet, dans la correspondance de Gui Patin :
A M. Spon, médecin à Lyon, 24 déc. 1643 : « ...M. le Surintendant, » qui eft le Prefident de Bailleul, veut obliger M. de Saumaife en amy (je » fçay bien qu'il l'aime fort), & trouver les moyens de le faire revenir en » France & de l'arrefter à Paris à bonnes enfeignes : quod utinam fiât! » Et c'ert pourquoy beaucoup de gens difent à Paris, que M. de Saumaife » reviendra icy l'efté prochain. Je fouhaitterois volontiers qu'il ne revint » pas de deçà, qu'il n'euft fait imprimer à Leiden tout ce qu'il a tout » preft en ce qui regarde la religion : d'autant qu'il n'en aura jamais icy » gueres de liberté, veu que nous fommes icy tous entourez & obfedez » de moines & de moineaux de tout plumage, qui per fas & nefas veri- » tatem in injujiitiâ detinent. » [Lettres de Gui Patin, édit. P. Triaire, Paris, Champion, t. I, 1907, p. 355.)
A M. Belin, médecin à Troyes, 20 sept. 1644 : « M. de Saumaife va » quitter la Hollande, & s'en vient demeurer à Paris, moyennant Cix » mille livres de penfion annuelle à prendre fur l'Eledion. » [Ibid., p. 421.)
Au même, 1" oct. 1644, même nouvelle. (Page 423.)
A M. Spon, médecin à Lyon, 21 oct. 1644 : « M. le Cardinal Mazarin, » a enfin fait conclure l'affaire depuis deux mois, qui clloit fur le bureau, » il y a plus de 4 ans : fçavoir, de faire revenir M. de Saumaife en » France ; ce qui luy eft accordé fans aucune condition ny reftriftion. Il » viendra demeurer icy, moyennant fix mil livres de penfion annuelle » qu'on luy donne à prendre fur l'Eleftion de Paris. M. le Prefident de » Bailleul, furintendant des finances, eft aufïï fort de fes amis : ce qui luy » aidera fort pour eitre bien payé. » (Page 43 1.)
A M. Belin, 29 oct. 1644 : « M. de Saumaife eft encore en Hollande. » On dit qu'il fera icy fort perfecuté des jefuites, quand il y fera. >> (Page 434.)
A M. Spon, 8 nov. 1644 : « M. de Saumaife eft encore en Hollande. . . » Nondum confiât de ejiis reditu, parce qu'on ne luy a pas encore envoyé » fes lettres. » (Page 436. j
A M. Spon, 12 sept. 1645 : « ...Monfieur de Saumaife... pcnfoit l'an » pallé à revenir demeurer icy; & de fait, on en traita exprés. Les amis « qu'il avoit de deçà lui confeilloient la plupart de n'y pas venir, & de ne )) pas quitter le certain pour l'incertain : qu'il pourroit eftre payé un an » ou deux de fa penfion, & peut-eftre jamais plus après. Le nonce du
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