SÉ.IOUR A Egmond. 479
dans sa propre philosophie, mais inférieure et subalterne : la physique n'était qu'une partie de la science, et qui avait besoin d'être complétée par la mathématique».
Les réponses que Descartes rédigeait ainsi à loisir, étaient loin de remplir tout son temps. Il en employait la majeure partie à des expériences. Jamais peut-être il ne s'est autant occupé de dissection que cette année 1648, en vue d'une cinquième et d'une sixième partie à ajouter aux Principes, pour l'explication des plantes et des animaux. Il ébaucha même une nouvelle Description du corps humain, qui nous a été con- servée. En même temps, depuis son voyage de 1647 à Paris, il faisait régulièrement des observations sur la hauteur variable du vif-argent dans un tuyau de verre. D'autre part, et ce point a aussi son intérêt, il étudiait l'astronomie, non pas seulement
a. Descartes avait au moins feuilleté Bacon, qu'il appelle Verulamius. Il tire, en partie, de ses ouvrages une liste des « qualitez » à expliquer (lettre de janv. i63o, t. I, p. 109, 1. 21-27); '1 parle, comme lui, « de » mettre l'eau de mer à la queftion » (19 mai i635, ibid., p. 3i8, 1. 3-4). A Mersenne qui désirait savoir un moyen de faire des expériences utiles, il répond « qu'il n'a rien à dire à cela, après ce que Verulamius en a » écrit » (23 déc. i63o. ibid., p. igS, 1. 27-3o). Enfin il souhaite que quel- qu'un veuille entreprendre d'écrire « l'hiftoire des apparences celeites », mais» fans y mettre aucunes raifons ny hypothefes », et tout à fait « félon » la méthode de Verulamius » (lettre du 10 mai i6?2, ibid., p. 25 1, 1. i5, etc.). Ajoutons que Descartes connut personnellement en Hollande le résident d'Angleterre, William Boswell, dépositaire des papiers de Bacon. (Voir surtout t. II, p. i53, et t. IV, pp. 684 et 692-693.) De bonne heure, on comprit que les deux méthodes de Bacon et de Descartes devaient être associées, et que l'une complétait l'autre. En voici au moins deux témoignages curieux : l'un de Heereboord, qui dans une leçon publique à l'Université de Leyde, le 17 janv. 1647, ne sépare pas les noms des deux philosophes (t. IV, p. 634); et l'autre, de la princesse Elisabeth, qui rapporte l'opinion d'un docteur allemand, dans une lettre du 21 fév. 1647 (ibid., p. 619, 1. 20-24). Et l'on se redisait volontiers, entre savants, « la Prophétie du Chancelier d'Angleterre : Multi per- » tranfibunt & augebitur Scientia. » (Lettre de Fermât citée au t. V, p. 257-258.) — Voir Philosophie de François Bacon, par Ch. Adam (Paris, F. Alcan, 1S90), pp. 195-219, 335-343 et 624-630.
b. Tome XI, p. 217-290. Et ibid., pp. 5o3, 537 ^^ 608.
c. Tome V, pp. 99-100, ii5, 118-119, 141-142, etc.
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