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490 Vie de Descartes.

deux lettres de mai 1 646 : la troisième partie ne fut rédigée que plus tard". En définitive, c'est Elisabeth qui, le i3 sep- tembre 1645, avait prié Descartes d'étudier les passions, « ces » perturbations de l'âme », comme on les appelait : ce sujet ne pouvait manquer d'être abordé au cours de leur correspondance sur le souverain bien. Mais Descartes y pensait depuis long- temps déjà : à la fin de la quatrième partie des Principes, qui en annonçait une cinquième et même une sixième, on trouve quelques mots dans l'article cxc sur les passions, effet naturel de l'union de l'âme et du corps ■=. Et dès 1640, notre philosophe sachant que le médecin Cureau de La Chambre venait de publier un premier volume sur les Caractères des Passions, pria Huyg^ns et Mersenne de le lui procurer, le 1 1 juin ; il s'impatienta même à deux reprises, le i5 septembre et le 28 octobre, de ne pas l'avoir encore reçu"*; toutefois il ne manifesta plus, semble-t-il, la même impatience pour le second volume en 1645*.

a. Tome IV, p. 600 (i" févr.. 1647); p. 3o9-3i3 (6 oct. 1645); p. 406 et 413 (mai 1646).

b. Ibid., p. 289, 1. 25.

c. Tome VIII, p. 3i6-3i7, et t. IX (2« partie), p. 3i i-3i2.

d. Tome III, p. 87, 1. ii-i3; p. 176, 1. 6-7; et p. 207, 1. 24-26. — Cdreau de La Chambre (Marin), né au Mans en 1594, mourut à Paris, le 29 nov. 1669. Médecin du chancelier Séguier, il fut de l'Académie française dès la fondation en 1 63 5, et plus tard de l'Académie des Sciences. Descartes s'intéressait déjà à ses ouvrages en 1637 (t. I, p. 4'8o-48i); il ne l'oublia pas plus tard, et lui confia le soin de distribuer quelques exemplaires de son propre Traité des Passions (t. V, p. 453-454).

e. C'est à propos de ce second volume que Balzac écrivit, le i5 sept. 1645 : « A Monfieur de La Chambre, Confeiller, & Médecin du Roy, & » ordinaire de Monfeigneur le Chancelier. . . Aprez avoir confideré, » examiné, eftudié voftre Livre quinze jours entiers, je conclus que jamais » l'homme n'a connu l'homme à l'efgal de vous. Jamais le Dieu de » Delphes n'a efté plus noblement ni plus ponftuellement obéi : non pas » mefme par celuy à qui il rendit tefmoignage d'vne parfaite fageffe ; ni » par celuy quon appella autrefois V Entendement ; ni par cet autre qu'on » appelle encore aujourd'huy le Démon de la Nature. Ce Démon efl » entré à la vérité dans l'ame de l'homme, mais il s'eft arrelté à la porte : » il n'a fait que vous ouvrir, & vous faire le chemin; & fi j'eflois affez

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