Ç26 Vie de Descartes.
question de livres, livres anciens surtout que le bibliothé- caire du cardinal, Gabriel Naudé, choisira lui-même. Les
» elle n'en pouuoit auoir autrement, elle ordonneroit à l'ambaffadeur 1) extraordinaire qu'elle enuoyera en France, de luy en faire apporter. » Je m'aduançay de luy dire que fa Majefté ne s'en mift en peine, & qu'il » feroit aifé de luy en faire voir. Ce difcours m'a faid penfer que, fi S. E. » eft dans le deCfein de luy enuoyer quelque chofe de fa part, il ne feroit » peut eftre pas mal à propos d'y joindre vne quaiffe ou deux de ces » liures de l'impreffion du Louure auec la grande Bible de Monfieur le » Jay, le tout bien relié auec les armes de la Reine de Suéde & celles que » fon Eminence jugeroit à propos d'y adjoufter. Outre que ce prefent » feroit de grande monftre auec peu de defpenfe, & que c'eft vne marque » de longue durée, j'eftime que fa Majefté auroit grand plaifir qu'on euft » jugé en France qu'elle fe plaift dauantage dans les liures que dans toutes » les autres gentilleffes dont les femmes font eltat... » [Bibl. Nat., MS. fr. 17962, p. 140.)
Chanut rendit compte à Mazarin de l'effet qu'avaient produit ses pré- sents, lettre du 19 janv. 1647 • " O" "^ pourroit juger ce qu'elle a dauan- » tage ertimé, tant elle a donné de louange & d'approbation à chaque » chofe, fi elle-mefme elle ne s'eftoit déclarée pour les liures, qu'elle » vifita les premiers, & fe donna mefme le loifir de lire la moitié d'vne » Ode du Pape Urbain, qui luy fembla fort belle. La ioye qui paroiffoit » fur fon vifage, à la veue & à l'ouuerture de ces beaux volumes, me » donna la hardieffe de luy propofer | que, pour la gloire de fon nom à la » pofterité, il feroit bien d'efcrire, fous le titre de ces liures, qu'ils auoient » efté prefentez à fa Maiefté par voftre Eminence. » [Bibl. Nat., MS. fr. 17963, p. 19 V. et p. 20.)
Enfin plus tard encore, « à Monfieur le Cardinal », 12 octobre 1647 • « On a depuis quelques mois rapporté les liures de quatre Bibliothèques » prifes en Allemagne, entre lefquelles eft celle du cardinal Diektriftam. » (D. Ludovicus L. B. à Dietrichstein, fondateur de la Bibliothèque de » Nikolsburg, près d'OlmUt\, dont il était archevêque.) La Reine | s'af- » feftionne de faire en fon chafteau de Stokolm la première Bibliothèque » Royale qui ait efté entre ces peuples du nord ; elle a tiré de l'Académie » d'Upfale vn profelïeur en Eloquence, naturel d'auprès de Strafbourg, » fçauant& très honnefte homme, appelle Franceimius, auquel elle donne » la conduite de ce deflein. Comme elle eftoit en peine de luy procurer » vne correfpondance en France pour la recherche des liures qui lui man- » queront, & les aduis neceffaires pour l'entreprife, je luy ay dit qu'on ne » le pouuoit mieux adrelfer qu'au Bibliothequaire de voftre Eminence, » qui a fai(5t trauailler depuis longues années à la recherche des meilleurs » liures de l'Europe & de l'Orient, & que j'eftois alfeuré que | voftre » Eminence commanderoit à fon Bibliothequaire d'entretenir vn com-
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