Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/57

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tard, à partir de 1626, les mathématiques furent étudiées séparément, en troisième année, la métaphysique étant dès lors enseignée en seconde année avec la physique. On connaît le nom du professeur de philosophie de Descartes, le P. François Véron, controversiste fougueux et d’une piété exaltée[1] ; et aussi de son répétiteur de philosophie, le P. Étienne Noël, alors jeune religieux, celui qui eut plus tard au sujet du vide des démêlés avec Pascal. Les Jésuites se servaient sans doute de cahiers qu’ils dictaient, en s’inspirant des auteurs célèbres en ce temps-là dans leur Compagnie, Toledo et Fonseca, par exemple, pour la logique[2]. Peut-être aussi, pour la physique, s’inspiraient-ils d’un Feuillant, Frère Eustache de Saint-Paul, dont Descartes se souviendra plus tard[3]. Pour les mathématiques, ils avaient un des leurs, Clavius, dont un traité d’algèbre fut imprimé en 1609 à Orléans, et que les contemporains appelaient « le nouvel Euclide[4] » ; quant à Viète (zélé huguenot, ne l’oublions pas), Descartes quitta La Flèche, et même plus tard la France, sans avoir vu, dit-il, la couverture de son

  1. Rochemonteix, t. IV, p. 51-52. François Véron, né à Paris, en 1578, entré dans la Compagnie de Jésus, 13 septembre 1595, la quitta en 1620, et devint curé de Charenton, où il mourut, 6 décembre 1649. Auteur d’une Méthode de controverse contre les protestants, laquelle n’eut pas moins de vingt-deux éditions, de 1615 à 1638. Auparavant, il avait publié un ouvrage de piété, souvent réimprimé depuis 1599, date de la première édition, jusqu’à 1637. Deux éditions parurent à La Flèche même, en 1610 : Manuale Sodalitatis B. Mariœ Virginis, Ac luuentutis Vniuerfœ felectœ Gymnafiorum Societatis lefu, mirdculis dictœ Sodalitatis illustratum. a; p. f. v. i. (Flexiæ, apud lac. Rezé, m.dc.x., in-12. pp. 627.) L’édition suivante, qui porte presque le même titre, fut imprimée à Arras, 1612 ; mais l’épître dédicatoire est ainsi datée : « Flexiæ, 7 Marui anno 1610. » Voir Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, nouv. édit. par Sommervogel, t. VIII, 1898, p. 603-610 ; et Un Curé de Charenton au XVIIe siècle, par l’abbé P. Féret. (Paris, Gervais, 1881, in-12, p. 14-160.)
  2. Rochemonteix, t. IV, p. 27 : Institutionum Dialecticarum Libri VIII. Auctore Petro Fonseca S. J. (Flexiæ, apud Griveau, 1609.)
  3. Tome III, p. 185, 1. 12-18 : lettre du 30 septembre 1640. Eustache de Saint-Paul publia une Summa philosophica, en 1609 : ibid., p. 196.
  4. Tome X, p. 154, note c, et p. 155-156, note d.