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540 Vie de Descartes.

y assistassent pour en profiter^. Descartes connut encore un autre Français, le seul « honnête homme » ou de bonne

P. Viogué manque, « moa neueu me cherchera ce qui nous faut, car il » vaut mieux attendre vn peu plus & auoir vne perfonne qui puiffe eftre » fuperieur en fa fonflion, égal en la conuerfation, & fournis comme vn » membre de la famille. Tous les efprits ne fe plient pas aifement à » quitter vn de ces perfonnages pour prendre l'autre, & ainfy fucceffiue- » ment jouer tous. ces différents Roollets. » (Page 359 v.)

A M. Gueffier encore, le 16 juin 1646 : « Je vous affeure, Monfieur, » qu'il faut auoir la foy bien enracinée & des grâces de Dieu très parti- » culieres, pour fe conferuer en la pureté de la créance dans ces lieux où » la vraye religion n'a aucun exercice; & que pour cela la conférence » d'vn homme pieux & fçauant eft ineftimable. Attendant ceiuy que voftre » bonté nous procure, nous fommes obligez de recepuoir l'adminiftra- » tion des facremens de la main de l'aumofnier de M. le Refident de » Portugal. » (Page 418 v.) Ce Portugais s'appelait Manuel Pinto (p. 414), et le religieux français qu'on attendait, « noftre père Françoi. » Viogué » (p. 41 5).

Au même M. Gueffier, 4 aouft 1646 : « Si en l'affaire du Père Viogué -> vous m'auez obligé de voftre crédit & charité, en cet autre rencontre je » dois beaucoup à voflre prudence d'auoir arrefté l'exécution d'vn confeil » pris en la congrégation, de propagandâ fide, d'enuoyer icy direftement » trois Pères Dominicains en habit feculier, que je ne pouuois receuoirà » demeurerlongtemps en cette maifon fans ordre de la cour. » (Page 53 1.)

A Monfieur le comte de Brienne, le 16 février 1647 : « Durant la pre- i miere année que j'ay efté ici, il n'eft venu à la Meffe que hui£t ou dix » perfonnes, hors ma famille, dont il y en a deux ou trois marchans » françois, deux ou trois Allemans, & quelques garçons françois qui » feruent de laquais chez des Seigneurs de ce pais. Depuis vn mois, » toutes les perfonnes que M. le Comte de la Garde a prifes en France » pour le feruice de la | Reine ou le fien eflans arriuées, noflre Eglife » efl augmentée jufqu'à prés de cent perfonnes en tout. Je fuis logé en vn » lieu affez efcarté, dans vn fauxbourg, où on vient fans bruit. Le Père » Viogué noftre Chapelain fait vne petite exhortation de demie heure au » fortir de la meffe, dans laquelle il ne parle jamais de controuerfe ; les » après difnées des feftes, on dit vefpres fans chanter hautement, & où » ne fe trouue- quafi perfonne outre ceux de la famille. Voila, Monfei- » gneur, en quoy confifte cet exercice fcandaleux de noftre religion. » [Bibl. Nat., MS. fr. 17963, p. 76 v. et p. 77.)

Enfin au même comte de Brienne, 11 avril 1648 : « ...le Père Viogué... » C'eft vn fage Religieux, qui rend vn merueilleux deuoir de bon Pafteur » en noftre Eglife de Suéde. » {Bibl. Nat., M S. fr. 17964, p. 263.)

a. Tome V, p. 447.

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