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��Vie de Descartes.

��par la reine, en récompense de ses services, une part des revenus d'un monastère de femmes dans l'archevêché de Brème. Les religieuses sollicitèrent la protection du roi de France; et Chanut reçut de Paris l'ordre de faire à Stockholm quelques représentations. Du Ryer se plaignit même que le gouverne- ment de son pays vînt ainsi mettre obstacle à sa fortune. Il n'en réussit pas moins à obtenir ce qu'il voulait". Mais un tel

a. Lettre de Chanut à M. de Brienne, 4 juillet 1648 : « requellc des » Dames religieufes du Monaftere neuf de l'Archeuefché de Bremen », à l'effet d'être maintenues en leurs biens, transmise à Chanut par son collègue à Hambourg M. de Meulles, pour être présentée à la reine de Suède. Celle-ci l'accueillit froidement; son médecin français M. du Ryer et un autre médecin allemand avaient déjà obtenu d'elle ce don. {Bibl. Nat., MS. fr. 17964, p. 5o6 r. et v.) Dans une lettre suivantfe, à M. de Servien, i5 août 1648, Chanuf revient sur cette question des « Mona- » fteres catholiques en l'archeuefché de Bremen ». On aurait voulu « les » conferuer au moins iufques à ce qu'vn traitté de paix ait changé l'eftat » des affaires... Mais un M. de Linde general-major a demandé à la » Reine de Suéde tous les biens en fonds de l'abbaye des Religieufes du » monaftere neuf en lad« Archeuefché. Sa Majefté luy a accordé pour en » jouir après la paix. .. » (Page 606 r. et v.) « Moniteur du Rier & vr> » autre médecin de la Reine, ayant eu aduis que, outre les biens de la » conftitution ou dotation du monaftere donnez aud. lieur de Linde, ces » pauures filles auoient quelques rentes conftituées des deniers de leur » efpargne, ils les ont demandez à la Reine & les ayant obtenus... » (Page 607.) Cette fois Chanut intervient. Dépit de Du Ryer : « M. du » Ryer m'eft venu voir l'efprit vn peu aigry, & trouuant mauuais que je » me meflaffe de ces affaires. » (Page 607 r. et v.) Chanut tient bon, & invoque le commandement de leurs Majeftez >< d'afTilter en leur nom ces » monalteres ». « Il (Dm Ryer) a donc tourné fa plaincfe contre la » France, difant que, fi elle ne luy faifoit pas du bien, elle ne fe deuoit » point oppofer aux liberalitez que la Reine de Suéde luy faifoit... » (Page 607 V.) Explication un peu vive. On en réfère à Son Éminence le cardinal. Mais le médecin eut ce qu'il voulait. Voir t. V, p. 489, témoignage de Baillct.

Pourtant l'affaire avait paru d'abord devoir s'arranger : Chanut du moins avait eu bon espoir, comme il l'écrivait au comte de Brienne, le 8 juin 1647 : « Saluius a efcrit à Monfieur du Rier, Médecin de la Reine » de Suéde, qui eft françois & Caluinifte, une déduction exacte de toute » cette difpute, afin qu'il en informe la Reine, qu'il dit eftre preuenue de » l'opinion que ie luy ay donnée, que les Catholiques auoient le droit de » leur cofté, que la France eftoit obligée à leur protection (Si que cela

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