Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/612

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568 Vie de Descartes.

Biandra, restée veuve avec sept enfants (et non pas cinq, comme nous avions dit), dut se réfugier à Genève, où déjà elle avait une sœur mariée. « La rude perfecution l'ayant faite fortir du Mar- » quifat de Saluffe en l'année mil fix cent vint, auec ces {sic pro fes) » trois fils, les Nobles Vincent & Alphonfe & Jean Baptifte » Pollots, & D"' Dilia {sic pro Délia) fa fille, fort à la hâte, ils » ne peurent point vendre de leurs terres : il eftoit défendu d'en » acheter, & des fauoris du prince {le duc de Savoie) s'en mirent » en poffeffion. » Elle laissa derrière elle une fille, Camille, mariée à Jean Girard, et qui plus tard, devenue veuve, vint aussi à Genève rejoindre sa famille,- sans pouvoir toutefois retirer du Piémont une enfant qu'elle avait, Lucie Girard ; l'aîné de la famille, Vincent, dut aller lui-même en Piémont, « par un mouve- » ment de charité », pour ramener cette nièce orpheline et la tirer de l'idolâtrie. « Et quelque fomme d'argent que lad. Dame de » PoUot retira de Piedmont, qui étoit vint ou vint cinq mille » livres, elle s'en feruit pour l'éducation de ces fils, leur ayant » fait aprendre les exercices neceffaires, & auffi pour fournir aux » frais du mariage de D"^ Délia fa fille, qu'elle maria avec M Bar- » telemy Michely. Apres que ces fils eurent demeuré quelques » années dans Genève, il {ou elle ?) enuoya les deux cadets en » Hollande. Il faut de l'argent pour le voyage & pour fe mettre » en état d'entrer dans un lieu. Ils eurent du bonheur que le )) Prince Frederic-Henry, de glorieufe mémoire, les reçut fort » fauorablement. »

Jean-Baptiste devint Gentilhomme de la Chambre de Son Altesse {Edelman van de Camer van Sijn Hoochheijt), le 24 dé- cembre 1637. C'est le titre qu'on lui donne, et même « Premier » Gentilhomme», ainsi que celui de « Capitaine en Ollande », dans une pièce de vers sur son décès (analogue à cette autre pièce que nous avons citée, t. III, p. 280-281). Car il mourut à La Haye, le 14 janvier 1641.

Cette mort explique que, dans le testament de leur mère, Bernardine Biandra, fait à Genève, le 12 nov. 1641, et déposé chez un notaire par elle-même, le 28 déc. suivant, il ne soit plus question que de deux fils : « le laiffe & conftitue » héritiers particuliers & uniuerfels, mes deux fils, Vincent & » Alfonce de Pollot, chafcun pour fa moitié, tant pour ce qu'ils » portent le nom de la maifon, comme pour les affiflances qu'ils » m'ont en tous tems doné, & defpences qu'ils ont fait en ma » longue maladie de ma cheute, en diuerfes mes autres occafions

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