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��Vie de Descartes.
��» Cartéfiens, qui cmbradcrent cet expédient comme une bonne n fortune, qu'ils avoient toujours defirée ardemment, mais qu'ils » n'avoientoféefpérer comme unechofede trop difficile acquifition. » » M d'Alibert fe picqua d'honneur, pour faire voir que l'exécution » de cette affaire ne luy feroit point difficile; & il récrivit vers le » commencement de l'Avent à M. l'Ambaffadeur, pour le prier » de faire lever le corps de M. Defcartes, & de l'envoj'er en France » fuivant les moyens qu'il luy en facilitoit. M. le Chevalier de Terlon » {page 436) étoit fur le point de partir de Suéde pour aller » Ambafladeur en Danemarc, lors qu'il reçut cette lettre; & il ne » fut point fâché de fignaler fa fortie par une adion de cet éclat, » qui devoit trouver un jour fa place dans l'hifloire. Ayant reçu le » confentement du Roy de Suéde par écrit, il demanda permifTion » défaire lever le corps au Gouverneur de Stockholm, & à la » Régence de la ville, puis au grand Chancelier du Royaume, qui » étoit pour lors le Comte Magnus-Gabriel de la Gardie, oncle du » Roy Charles XI (il avoit époufé fa tante), fils du Connétable » (Jacques de la Gardie) & grand Général de Suéde, & petit-fils de » Pontus de la Gardie, Gentil-homme François. M. le Chevalier de » Terlon, après avoir payé les droits à l'Evêque, aux Prêtres Luthé- » riens, & aux foflbyeurs, marcha en plein jour avec toute fa » famille au cimetière du Nord-Malme, accompagné de Monfieur >) de Pompone, qui étoit nouvellement arrivé de France pour luy » fuccéder dans fon Ambaflade de Suéde, & qui avoit fouhaité » d'affifter à la cérémonie. Elle fut faite malgré les murmures des » Sçavans du pais, le premier jour de May de l'an 1666, par l'Au- » mônier de M. de Terlon, qui fit conduire & dépofer le corps dans » la Chapelle de fon hôtel, où l'on fit un procez verbal de tout ce » qui s'étoit paflé. [Lettr. MJf. de Terlon à d'Alibert, du 3o. Dé- » cembre i665, du 20. Mars 1666, du i . May 1666^]. Il eut foin
a. Le Chevalier de Terlon à M. de Lionne : « A Stockholm, le 8 may » 1666. — Je vous efcris ces lignes en mon particulier, pour vous dire, » Mgr, que Monfieur de Pompone eft prefentement chez luy, & que cela » ne fait pas, quoique feparés de maifon, que nous ne foyons toufiours » enfemble & dans la dernière Union en toutes chofes, tant pour le fer- » vice, que pour ce qui peut nous regarder en noftre particulier. »
« Je vous donne aufîî advis, par ce mot, que nous avons fait déterrer le » corps de feu Monfieur Defcartes, qui mourufticy du temps de la reyne » Chriftine, & auquel feu Monfieur Chanut fit ériger un tombeau avec » une fort belle infcription. Comme j'ay elté prié par le fieur d'Alibert » de faire la chofe, & de l'envoyer à Paris, pour le mettre à Saint-Vi£lor
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