Appendice. • 619
» des possesseurs y ont signé leurs noms, de manière qu'on peut » presque tracer la succession df l'un à l'autre. Sur le milieu de » Vos/rontis, on trouve un nom, presque effacé par le temps, dont » on peut déchiffrer /. S' Platistrom, sous lequel l'écriture est » effacée, mais on y distingue le mot tagen, qui veut dire pris et » les nombres 1666. Par une main plus moderne il y a là-dessous » ce qui suit en traduction : Le crâne de Descartes, pris par » /. S' Planstrom l'an 1666, lorsqu'on devait renvoyer le corps en » France. Sur le haut de ce même os, on a écrit ces vers latins :
Parvula Cartesii fuit hœc calvaria Magni.
Exuvias reliquas Gallica busta tegunt ; Sed laus ingenii toto diffunditur orbe,
Mistaque Ccelicolis mens pia semper ovat.
« On ne trouve pas qui en fut le possesseur après Planstrom, » mais on voit que 85 ans plus tard, ce crâne se trouvait dans la » possession d'un célèbre érrivain Suédois, Anders Anton von » Stjernman, qui y a mis son nom avec l'année 1751. Après lui, » Olaus Celsius le fils (Évêque de Lund) en a été le possesseur, et » après lui l*" crâne a passé entre les mains de MM. Hœgerflycht, » Arkenholtz, Ahgren, Sparrman, Arugren ; et enfin, en droit du » dernier possesseur, je vous prie. Monsieur, de lui donner une » place auprès des Exuvias retiquas quas Gallica busta tegunt, si vous » croyez la probabilité, qup ce crâne soit été celui de Descartes, » assez grande pour lui mériter cette place. »
Cuvier était l'un des deux secrétaires perpétuels de l'Académie des Sciences; et c'est pour cela que Berzelius, qui le connaissait mieux sans doute, s'était adressé à lui. L autre secrétaire perpétuel, Delambre, rédigeaj à la date du 8 mai 1821, une assez longue note pour être annexée au procès-verbal de la séance de l'Académie du 14 mai. Reprenant le récit de Baillet (voir ci-avant, p. 594-605), Delambre en tirait une série défaits, et à chacun deux il ajoutait ses réflexions. Rien, à vrai dire, dans les faits, ne laissait supposer qu'aucun fragment des restes de Descartes (sauf un seul) eût été soustrait, lors de l'exhumation à Stockholm en 1666; au contraire, certains détails de la cérémonie, ainsi que les précautions prises, semblaient même exclure par avance une telle supposition. Nous citerons cette partie capitale de l'argumentation de Delambre, sur le passage de Baillet, rapporté ci-avant, p. 597-598 :
« ...Ici, il n'est fait aucune mention du crâne. Il est à croire » qu'il est compris sous la dénomination générique d'os. Le crâne
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