L'amitié de Descartes et de Mersenne peut aussi bien dater du séjour de Descartes à Paris en 1622 ; Mersenne imprimait alors son premier grand ouvrage[1], et Descartes, âgé de vingt-six ans, avait tout intérêt et profit à se lier alors avec un savant, tandis qu'en 1613-1614 les relations du tout jeune homme qu'il était (dix-sept à dix-huit ans) avec un religieux, de beaucoup son aîné, ne se comprennent pas aussi bien. On pourrait également renvoyer à 1622 ou même plus tard les relations de Descartes et de Claude Mydorge, le seul autre ami dont parle Baillet pendant cette période de 1613 à 1617[2]. Mydorge mathématicien, qui s'occupait de miroirs et de lunettes, et des phénomènes de réflexion et de réfraction, aura plus de notoriété une dizaine d'années plus tard, et Descartes lui-même sera plus en âge de lui être présenté.
- ↑ F. Marini Mersenni, Ordinis Minimorum S. Francisci de Paula, Quæstiones celeberrimœ in Genesim. In hoc volumine. Athei & Deistæ impugnantur & expugnantur, & Vulgata editio ab hæreticorum calumniis vindicatur. Græcorum & Hebræorum Musica instauratur . Francisci Georgii Veneti Cabalistica Dogmata fuse refelluntur, quæ passim in illius problematibus habentur. Opus Theologis, Philosophis, Medicis, Jurisconsultis, Mathematicis, Musicis verò, & Catoptricis præsertim utile. (Lutetiae Parisiorum, Seb. Cramoisy, M. DC. XXIII.) Achevé d'imprimer, 1er fév. 1623. La première partie de cet énorme in-folio : Quæstiones ... comprend 1915 pages; et la seconde : Francisci Georgii..., 489 pages : en tout 2354.
- ↑ Baillet, t. I, p. 36-37. Mersenne, dans ses Quæstiones etc., parle aussi de Mydorge, à propos des miroirs, c. si-xvii, p. 498-338. Ce qu'il dit de lui est remarquable, à cette date de 1623 ou déjà 1622 : « ... D. Mydorgius, alter quoad specula Proclus aut Archimedes », p. 500, en marge. Et dans le texte : « ...D. Mydorgium, Fisei gallici apud Ambianos præfectum, hujus seculi praestantissimum Mathematicum, omnia speculorum arcana hactenus inaudita brevi aperturum, mihique amicissimum... » Et plus loin : « Qui plura de loco imaginis voluerit, consulat Keplerum in Paralip. ad Vitellion., vel D. Mydorgii doctissimas demonstrationes expectet, &, si potest, in lucem advocet. » (Page 506.).